Une fausse victime du Bataclan condamnée à 6 mois de prison avec sursis

La jeune femme avait réclamé 10.000 euros au Fonds de garantie des victimes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI).
La jeune femme avait réclamé 10.000 euros au Fonds de garantie des victimes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI). © MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
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avec AFP , modifié à
Une jeune femme de 31 ans a été condamnée mercredi à six mois de prison avec sursis pour s'être faite passer pour une rescapée du Bataclan.

Elle avait tenté de se faire passer pour une rescapée de l'attentat du Bataclan pour percevoir une indemnisation : une jeune femme de 31 ans a été condamnée mercredi à six mois de prison avec sursis pour tentative d'escroquerie par le tribunal correctionnel de Bobigny.

"L'infirmier m'a donné l'idée". Le 13 novembre 2015, la prévenue est hospitalisée dans une clinique de la région parisienne pour une intervention bénigne, lorsqu'elle apprend la tuerie perpétrée à Paris et Saint-Denis. "L'infirmier m'a donné l'idée", s'est défendue la jeune femme.

Certificats falsifiés et faux témoignage. Trois semaines après les attentats, elle sollicite le Fonds de garantie des victimes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI), auquel elle déclare avoir été blessée dans la salle de concert parisienne, où elle se serait trouvée avec un ami, un homme réellement décédé lors de l'attaque. Elle prétend avoir réussi à s'échapper par une fenêtre en "se faisant un bobo au doigt". Après avoir réuni un dossier compilant certificats médicaux falsifiés et faux témoignage, elle réclame 10.000 euros. Mais les juges d'instruction parisiens, pointant des incohérences, saisissent le parquet de Bobigny pour des vérifications.

La jeune femme a admis avoir tout inventé. Ne voyant pas le versement arriver, elle relancera le fonds pas moins de sept fois, évoquant dans ses courriels "blessures", "flashbacks" et "dépression". Réfugiée politique camerounaise arrivée en France en 2007, elle va jusqu'à accuser le fond de "discrimination". Ce n'est que lors de son placement en garde à vue, mardi, que la jeune femme a admis avoir tout inventé. "J'avais des problèmes, je n'arrivais pas à payer la facture de la clinique, il restait 144 euros à payer", a-t-elle tenté d'argumenter.

Une autre femme bientôt jugée. Une autre jeune femme, âgée de 24 ans, sera jugée à Versailles le 21 novembre pour escroquerie et tentative d'escroquerie. Elle avait prétendu se trouver sur la terrasse du bar Le Carillon le soir des attentats parisiens. L'avocat du fonds de garantie, Jean-François Laigneau, a précisé que seuls ces deux cas de fraudes avérés se retrouvent devant la justice, mais des "doutes" existent sur d'autres dossiers. Au 1er juillet, le FGTI avait ouvert 2.650 dossiers d'indemnisation pour des victimes des attentats du 13 novembre. Au total, 35,8 millions euros ont déjà été versés et quelque 500 propositions définitives d'indemnisation ont été envoyées par le fonds de garantie.