2:08
  • Copié
, modifié à
Invité dimanche soir d'Europe 1, Jean-Paul Mégret, du syndicat indépendant des commissaires, a réagi aux déclarations du ministre de l'Intérieur après l'attaque au couteau qui a tué jeudi quatre fonctionnaires à la préfecture de police de Paris. Il rappelle que les habilitations secret défense sont des procédures "très lentes" et "bureaucratiques".
INTERVIEW

Trois jours après l'attaque qui a tué quatre fonctionnaires à la préfecture de police de Paris et alors que les opposants de la droite réclament sa démission de la place Beauvau, Christophe Castaner a reconnu "des failles" et "du dysfonctionnement", dimanche sur TF1. Une question notamment reste encore en suspens : comment l'habilitation secret défense de l'assaillant, informaticien depuis 2003 à la préfecture, a-t-elle pu être renouvelée?

Des procédures "très lentes et bureaucratiques"

Jean-Paul Mégret, secrétaire général adjoint du syndicat indépendant des commissaires, rappelle sur Europe 1 que "les habilitations secret défense et leur renouvellement sont des procédures très lentes et bureaucratiques". "Ce sont des tâches extrêmement complexes", explique-t-il. "Elles nécessitent des recherches poussées : on interroge des voisins, d’anciens liens amicaux… Tout cela est de la théorie et on le fait de moins en moins."

Pour lui, "il y a eu des erreurs un peu trop faciles". Mais il y voit notamment une explication : "On se demande si, au regard de l'ampleur de la tâche, on a suffisamment de gens" pour le faire.

"On ne peut pas faire comme si on n’avait rien entendu"

Autre interrogation selon Jean-Paul Mégret : "Il faut réfléchir sur le fait qu’on n’ait pas fait de recherche supplémentaire et pas déclenché de procédure sur la radicalisation même sans éléments écrits." Le syndicaliste rappelle que des policiers dans l'entourage de l'assaillant avaient déjà, verbalement, constaté des signes d'une potentielle radicalisation. Or aucune procédure n'a été lancée.

"Dans d’autres domaines, quand on a des signalements dans les services de police et de gendarmerie, comme au sujet de la violence faite aux enfants ou aux femmes par exemple, on n’a pas besoin d’avoir une plainte ou une main courante signée", explique-t-il. "On considère que quand on a les éléments, même s’ils ont été donnés verbalement, on ne peut pas faire comme si on n’avait rien entendu."