Quatre mois après l'attaque à la préfecture de police de Paris, Eric Ciotti dévoile les premières conclusions de l'enquête. 1:34
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Jean-Gabriel Bourgeois édité par Léa Benaim , modifié à
Quatre mois après la tuerie perpétrée par Mickaël Harpon à la préfecture de police de Paris, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a dévoilé dans la matinée un point d'étape de l'enquête. Il évoque sa sidération face aux nombreux "dysfonctionnements qui ont conduit à la tragédie du 3 octobre dernier."

Il y a quatre mois, Mickaël Harpon, fonctionnaire de la préfecture de police de Paris, commettait un attentat, tuant quatre de ses collègues. Depuis, le parlement enquête via une commission présidée par Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes. Ce dernier a rendu dans la matinée, ses premières conclusions.

"Une faillite collective" 

Après l'audition de plusieurs acteurs de la sécurité par la commission, Éric Ciotti évoque sa sidération. "Il y a eu une accumulation de dysfonctionnements qui ont conduit à la tragédie du 3 octobre dernier". Eric Ciotti cite notamment le mariage religieux de Mickaël Harpon, sa conversation à l'Islam ou encore l'apologie du terrorisme dont il a été acteur après l'attentat de Charlie Hebdo en 2015. Tous ces événements auraient dû selon lui conduire à une enquête plus poussée. C'est "une faillite collective", estime-t-il. Ces faits individuels auraient dû, toujours selon lui, être signalés et conduire à son départ immédiat de la préfecture de police de Paris.

"Plusieurs personnes auditionnées (...) ont indiqué ne pas avoir bénéficié d'une formation"

Le député pointe aussi des faiblesses dans l'organisation de la direction du renseignement, notamment le manque de vigilance sur la formation des encadrants : "Plusieurs personnes auditionnées (...) ont indiqué ne pas avoir bénéficié d'une formation sur la détection et la prévention de la radicalisation". 

Un risque de radicalisation "pas ignoré pour autant" selon Eric Ciotti, mais jusqu'à récemment pas pris en compte. C'est bien la culture de la vigilance sur les risques de vulnérabilité des agents de la direction du renseignement qui est mis en cause aujourd'hui dans cette enquête. Parmi les premières conclusions de la commission, une réorganisation profonde de la préfecture de police est envisagée. La commission rendra ses conclusions finales le 7 avril prochain.