Assistants d'eurodéputés MoDem : François Bayrou et dix autres cadres centristes jugés en octobre

François Bayrou
François Bayrou sera jugé pour complicité de détournements de fonds publics européens entre juin 2005 et janvier 2017. © Andrea Savorani Neri / NurPhoto / NurPhoto via AFP
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avec AFP / Crédits photo : Andrea Savorani Neri / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Le procès de François Bayrou et de dix autres personnes dans l'affaire des assistants d'eurodéputés du MoDem est prévu du 16 octobre au 22 novembre à Paris. L'actuel Haut-commissaire au Plan et proche allié d'Emmanuel Macron, sera jugé pour complicité de détournements de fonds publics européens entre juin 2005 et janvier 2017.

Le procès de François Bayrou et de dix autres personnes dans l'affaire des assistants d'eurodéputés du MoDem est prévu du 16 octobre au 22 novembre à Paris, a appris mardi l'AFP de source proche du dossier, confirmée par le parquet. François Bayrou, 71 ans, actuel Haut-commissaire au Plan et proche allié d'Emmanuel Macron, sera jugé pour complicité de détournements de fonds publics européens, entre juin 2005 et janvier 2017, en tant que président du parti UDF puis MoDem.

Soupçons d'utilisation de fonds européens pour embaucher des assistants parlementaires

Le 9 mars, deux juges d'instruction ont ordonné un procès pour le pilier de la majorité et dix autres cadres du parti de l'époque, parmi lesquels figurent l'ancien garde des Sceaux Michel Mercier et l'ex-eurodéputé Jean-Luc Bennahmias, ainsi que l'ex-UDF et son successeur MoDem en tant que personnes morales. Ils sont soupçonnés d'avoir utilisé des fonds européens pour embaucher des assistants parlementaires qui auraient en réalité travaillé, au moins partiellement, pour le parti.

Les autres prévenus doivent quant à eux comparaître principalement pour détournement de fonds publics, complicité ou recel de ce délit. Pour les juges d'instruction, si ces délits présumés n'ont pas causé "d'enrichissement personnel des députés ou des cadres du parti", ils ont "bénéficié" à l'ex-UDF et à son successeur le MoDem en allégeant leur masse salariale.

"Six années d'enquête et d'instruction, pour que, année après année, la plupart des accusations disparaissent. Nathalie Griesbeck, Robert Rochefort, Mme Goulard, Maud Gatel et deux ans après sa mort Marielle de Sarnez sont lavés du soupçon de détournement", avait réagi François Bayrou sur Twitter au moment du renvoi. "Ne restent mis en cause que quatre ou cinq contrats (à temps partiel) datant d'il y a quinze ans", soit "moins de 2% de la masse salariale", avait-il souligné.

Une enquête débutée en mars 2017

L'enquête avait débuté en mars 2017 après la dénonciation d'une ancienne élue Front national, Sophie Montel, sur des emplois fictifs de collaborateurs de dix-neuf de ses collègues de tous bords. Ces révélations avaient fragilisé le MoDem, principal allié du président Macron, et entraîné la démission de François Bayrou, alors garde des Sceaux, Marielle de Sarnez (Affaires européennes) et Sylvie Goulard, un mois après leur entrée au gouvernement en 2017.

Des enquêtes comparables visent le Rassemblement national (RN), dont le dossier est en cours de clôture, et La France insoumise (LFI).