ARCHIVE - Quand Frédéric Mitterrand réagissait à la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture

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Romain Rouillard / Crédit photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP , modifié à
Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, est décédé ce jeudi à l'âge de 76 ans. En début d'année, sur le plateau de "Punchline" sur Europe 1 et CNews, celui qui fut également un grand homme de télévision, réagissait à la nomination de Rachida Dati au ministère qu'il a fréquenté pendant trois ans.

Écrivain, producteur de télévision, réalisateur, enseignant... Frédéric Mitterrand a eu 1.000 vies en une. Le neveu de François, l'ancien président de la République, fut également ministre de la Culture, entre 2009 et 2012, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. C'est donc avec un regard avisé sur la question qu'il s'était exprimé, en début d'année sur Europe 1 et C-News, à propos de la nomination de Rachida Dati à ce même ministère. 

Selon lui, ce choix n'a rien d'incongru. Plus particulièrement au regard du parcours de la maire du 7e arrondissement de Paris. "Cela a surpris tout le monde, mais Rachida Dati vient d'un milieu très modeste, elle s'est construite avec une très grande opiniâtreté, un très grand courage, beaucoup d'énergie. Et en arrivant, elle a dit 'je dois à la culture française d'être ce que je suis devenu'. Avec quelqu'un qui dit ça, j'aurais forcément un préjugé favorable", déclarait l'ancien ministre au micro de Laurence Ferrari dans Punchline

"C'est agaçant cette manière de vouloir démolir les gens" 

L'arrivée de l'ex-garde des Sceaux rue Saint-Honoré avait suscité de vives réactions. À gauche, d'aucuns n'ont pas hésité à souligner la mise en examen pour "corruption passive", contre Rachida Dati l'enquête sur ses prestations de conseil auprès de l'ex-PDG de Renault, Carlos Ghosn, quand d'autres pointaient du doigt une bascule trop à droite du nouveau gouvernement de Gabriel Attal. À droite, certains ont très vite souligné les critiques, parfois acerbes, formulée par l'intéressée à l'endroit d'Emmanuel Macron... qu'elle a donc fini par rejoindre. 

Des commentaires acrimonieux que n'avait pas appréciés Frédéric Mitterrand. En tout premier lieu ceux venant de la gauche de l'échiquier politique. "Je n'ai pas aimé cette gauche chic qui a été très méprisante", assénait-il, avant d'embrayer : "C'est agaçant cette manière de vouloir démolir les gens, sous prétexte qu'on est soi-même détenteur d'une capacité culturelle". Selon lui, les critiques visant Rachida Dati démontraient une volonté de "dénier toute légitimité, à celui qui arrive et qui ne vient du même monde, mais qui a certainement aussi des idées".