Après la déroute aux européennes, LR élabore une "charte de valeurs" en interne
Environ 150 personnes ont assisté samedi à une convention de dirigeants du parti à huis-clos, six semaines après leur cuisant échec aux élections européennes.
Six semaines après leur cuisant échec aux européennes , Les Républicains (LR) ont continué de panser leur plaies samedi lors d'une convention de dirigeants à huis-clos, à l'initiative de leur président intérimaire Jean Leonetti.
"Il n'y avait pas beaucoup de monde"
Parlementaires, présidents et secrétaires de fédérations départementales étaient conviés à Paris pour débattre d'une déclaration des "valeurs et principes" du parti, dépossédé d'une partie de ses électeurs par Emmanuel Macron et marqué par de nombreux départs. "Il n'y avait pas beaucoup de monde", a rapporté une dirigeante qui juge néanmoins "courageuse" la démarche entreprise par Jean Leonetti.
Environ 150 personnes étaient présentes, selon plusieurs participants, alors que LR compte plus de 200 parlementaires et autant de responsables départementaux. Les présents ont débattu d'un texte en 12 points, sorte de charte des valeurs qui va être discutée dans les fédérations départementales, en vue d'une convention de restitution à l'automne, a expliqué Jean Leonetti à l'AFP.
"Des valeurs difficiles à opposer frontalement au pouvoir macronien"
Ce texte reprend des thèmes traditionnels de la droite: "libérer le travail pour mieux récompenser le mérite", "autorité", "préserver notre mode de vie et notre culture". Les Républicains se disent également "fondamentalement attachés à la solidarité nationale envers les plus vulnérables". Ils ont "conscience de l'urgence écologique et climatique" et prônent une "écologie positive" et non "punitive". Ils entendent porter une "vision éthique du progrès" et refusent "toute marchandisation du corps humain", alors qu'approche l'examen du projet de loi bioéthique comprenant l'ouverture de la PMA à toutes les femmes.
Le président de l'institut Pollingvox Jérôme Sainte-Marie a exposé les enseignements du scrutin du 26 mai où la liste LR conduite par François-Xavier Bellamy a atteint un niveau historiquement bas (8,48%). "La droite actuelle renvoie à des catégories sociales et à des valeurs qui sont difficiles à opposer frontalement au pouvoir macronien, mais elle est la mieux placée des oppositions pour représenter l'alternance", a-t-il résumé pour l'AFP.