Emmanuel Macron s’est dit "heurté par des mots intolérables" après une altercation entre un député LFI et un député RN. 1:45
  • Copié
Alexis Delafontaine
C’est un tsunami qui a frappé l'Assemblée nationale jeudi, le député Rassemblement National Grégoire de Fournas a répondu "qu’ils retournent en Afrique" au député insoumis Carlos Martens Bilongo alors que ce dernier évoquait le sort des migrants en Méditerranée. La phrase a scandalisé jusqu'au plus haut sommet de l'État. 

Lors d'une intervention du député LFI Carlos Martens Bilongo jeudi soir sur le "drame de l'immigration clandestine", le député RN Grégoire de Fournas a lancé dans l'hémicycle "qu'ils retournent en Afrique" ou "qu'il retourne en Afrique". Après quelques minutes de confusion, la présidente de l'Assemblée a mis fin à la séance "compte tenu de la gravité des faits" et de "l'émotion légitime" à l'Assemblée.

Le groupe RN affirme que le député de Gironde parlait d'un "bateau" de migrants mentionné dans la question et pas de Carlos Martens Bilongo. Du côté LFI, les réactions ont été vives : "Nous allons demander la sanction la plus forte, l'expulsion pour plusieurs mois" de ce député, a indiqué Mathilde Panot à la presse.

Mettre à mal la stratégie de normalisation du Rassemblement National 

Emmanuel Macron s’est dit "heurté par des mots intolérables" selon son entourage. Le président réagit très rarement aux polémiques de l'Assemblée nationale. Le chef de l’Etat se saisit cette affaire car sa crainte principale est que Marine Le Pen remporte la présidence de 2027. Il a l’occasion de mettre à mal la stratégie de normalisation du Rassemblement National.

Les députés de la majorité font bloc derrière lui, en voulant exclure Grégoire de Fournas. "C'est inadmissible, on peut aller jusqu'à la suspension. Le groupe Renaissance va porter la voie pour que ce soit une suspension suffisamment forte pour que ce type de propos ne soit plus tenu au sein de l'Assemblée nationale", justifie le vice-président du groupe renaissance Sylvain Maillard.

Pour Emmanuel Macron, soutenir un député insoumis, c’est également le moyen d’envoyer un message fort à l’aile gauche de la macronie, trop souvent délaissé pour la droite ces dernières semaines.