Abus sexuels dans l'Église : les sénateurs PS demandent officiellement la création d'une commission d'enquête

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Patrick Kanner a annoncé avoir utilisé le "droit de tirage" de son groupe (une fois par session ordinaire) pour lancer cette enquête. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
"Nous demandons cette commission d'enquête pour faire toute la lumière sur ce scandale", a déclaré mardi Patrick Kanner, chef de file des sénateurs socialistes. 

Le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner a annoncé mardi le dépôt d'une demande officielle pour la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les abus sexuels dans l'Église en France. Patrick Kanner a annoncé sur RTL utiliser le "droit de tirage" de son groupe (une fois par session ordinaire) pour lancer cette enquête.

"Faire toute la lumière sur ce scandale". "Nous demandons cette commission d'enquête pour faire toute la lumière sur ce scandale qui, malheureusement, vient gâcher l'image de l'Église et surtout nous voulons que les victimes puissent s'exprimer en toute indépendance", a défendu Patrick Kanner.

"Des crimes par rapport à la loi". "Nous ne sommes pas devant un péché mais devant des crimes par rapport à la loi de la République", a-t-il ajouté, assurant que les sénateurs étaient bien "dans un rôle normal" et que la commission n'empiéterait pas sur les enquêtes judiciaires en cours.

Un sondage-plébiscite. Un groupe de personnalités réunissant des religieux, d'ex-ministres, des avocats et des victimes avait lancé récemment un appel, publié dans Témoignage chrétien, pour une telle enquête parlementaire. 88% des Français (87% des catholiques, 90% des pratiquants) se sont par ailleurs déclarés favorables à une commission parlementaire "enquêtant sur les crimes pédophiles et leur dissimulation dans l'Eglise catholique", selon un sondage Odoxa publié mardi.

"Ce sondage montre qu'il y a un plébiscite pour que cette commission puisse se créer. Nous sommes donc déterminés à la mettre en oeuvre dans une logique qui servira à l'ensemble de la société", a réagi Patrick Kanner. "J'espère que nous serons suivis par la Commission des Lois et par les instances dirigeantes du Sénat", qui doivent encore examiner la demande du groupe. Côté Assemblée nationale, son président Richard Ferrand (LREM) avait fermé la porte à l'idée de créer lui-même une commission d'enquête parlementaire sur le sujet.