A Strasbourg, les militants PS soulagés par la sortie de Martine Aubry

© DENIS CHARLET / AFP
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M.B. et Arthur Helmbacher
La tribune que la maire de Lille a cosignée dans Le Monde mercredi a mis du baume au cœur des militants, eux-mêmes peu en en phase avec le gouvernement.

"Merci Martine." Voilà ce qu'avaient envie de dire, jeudi matin, beaucoup de militants socialistes. La tribune que la maire de Lille a signée, mercredi, avec plusieurs responsables socialistes et écologistes dans Le Monde, a été très applaudie dans les sections locales. Dans le texte rendu public mercredi, Martine Aubry attaquait de façon virulente la politique gouvernementale, fustigeant le pacte de responsabilité, la déchéance de nationalité et la loi El Khomri.

"Un appel vibrant à la vraie gauche". "Je dirais que c'est un beau cri, un bel appel, vibrant, à la vraie gauche", se félicite ainsi Tanguy, militant à Strasbourg, en contemplant avec joie le titre qui s'étale en une du Monde, "Le réquisitoire de Martine Aubry". Le jeune homme n'a toujours pas digéré la déchéance de nationalité et la réforme du travail mis en oeuvre par le gouvernement. "On a l'impression d'avoir deux visions du monde différentes", regrette-t-il. "On ne voit plus beaucoup de 'hollandais' historiques. Certains ne disent plus rien parce que la déchéance de nationalité est inadmissible. Et la loi El Khomri est de droite, il faut bien le dire."

Une réforme saluée par le patronat. De fait, la réforme portée par la ministre du Travail, qui n'est pour l'instant qu'au stade de l'avant-projet de loi et sera présentée le 9 mars en conseil des ministres, a suscité de vives protestations au sein de l'aile gauche du PS. En revanche, elle s'est attiré les félicitations du patronat et d'une partie de la droite.

La crainte d'un "coup de com'". Ce n'est pas la première charge médiatique de Martine Aubry contre le gouvernement. Pacte de responsabilité, travail du dimanche, CICE... A plusieurs reprises, la maire de Lille a plaidé pour une réorientation de la politique économique et sociale de François Hollande. Au point d'agacer avec son opposition permanente à l'exécutif. "J'ose espérer que ce n'est pas qu'un coup de com'", glisse ainsi Pernelle Richardot, responsable PS dans le Bas-Rhin, qui regrette que "la tendance actuelle soit d'essayer de mesurer sa côte de popularité à coups de petites déclarations".

Nul doute que cette sortie de Martine Aubry relancera les débats autour de l'organisation d'une primaire à gauche pour la présidentielle 2017. Un sujet tout trouvé pour les prochaines réunions de section du Parti socialiste.