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avec AFP et Jean-Rémi Baudot , modifié à
Emmanuel Macron, attendu sur la question de l'emploi et de la vie chère au deuxième jour de son déplacement à La Réunion, a fait une visite surprise jeudi matin dans un quartier de Saint-Denis où les habitants ont dénoncé "la vie chère", sur fond d'appel à la grève générale

Au deuxième jour de son voyage à La Réunion, Emmanuel Macron a fait une visite surprise, jeudi matin, dans un quartier de Saint-Denis, où les habitants lui ont fait part de leur difficultés face à "la vie chère".

Accompagné notamment du maire PS Gilbert Annette, le chef de l'Etat est allé à la rencontre des habitants du quartier des Camélias, rénové dans le cadre de l'Anru, pour "comprendre ce qui marche et ce qui marche pas". "Il y a de l'injustice sociale, elles sont où les réponses ?", a demandé un jeune, tandis qu'un autre interrogeait: "Elle est où la place des jeunes? Elle est où la place des quartiers?". Des jeunes membres d'une association ont expliqué au chef de l'Etat leur travail pour "élever le niveau, donner l'exemple pour d'autres quartiers", tout en mettant l'accent sur le "fléau" de la drogue et le manque de moyens. "Les choses n'avancent pas pour tout le monde", regrette un autre habitant au micro d'Europe 1. "Sincèrement, on ne nous entend pas". 

"Les moyens qu'on demande, ce sont parfois des moyens humains tout simplement"

"Il faut leur donner les moyens", a dit une adjointe au maire, "car ils ont de bonnes idées, ils connaissent le quartier. Les moyens qu'on demande, ce sont parfois des moyens humains tout simplement." "La fin du mois, elle est où la fin du mois? Le 15", a lancé un homme au président, parfois interpellé en créole. Une retraitée a raconté avoir "travaillé pendant 45 ans" et a appelé le chef de l'Etat à "jeter un coup d'oeil sur les seniors", soulignant que "les logements sociaux ne sont pas accessibles" et qu'"il faut se serrer la ceinture pour voyager". "Les bailleurs, on va regarder avec l'Anru ceux qui ont augmenté les loyers", a promis M. Macron. Le président a aussi remarqué que le dispositif des "emplois francs" était "peu utilisé". Or "je préfère ça que faire des emplois aidés", a-t-il souligné.

Il a aussi dit "croire beaucoup dans l'éducation", faisant valoir les résultats de la politique du gouvernement consistant à diviser par deux le nombre d'élèves par classe dans les quartiers en difficulté. Il a donné l'exemple d'une classe de CE2 où "il y a deux ans, sur 30 élèves, 25 ne savaient pas lire". Après division de la classe par deux, seuls "trois ne savent pas bien lire: on a quasiment divisé par dix l'échec scolaire en deux ans".