Loi Macron : le gouvernement à la chasse aux voix

© AFP
  • Copié
Ludovic Fau et Louis Hausalter
PARLEMENT - La fronde d'une partie des députés socialistes menace le vote de ce texte phare pour l'exécutif.

Le projet de loi du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, sera discuté en séance à l'Assemblée nationale à partir du 26 janvier. Mais la procédure parlementaire a en réalité déjà commencé lundi, avec l'examen du texte en commission. Pour l'exécutif, c'est la chasse aux voix qui débute. En l'état actuel du projet de loi, 20 à 35 députés socialistes sont en effet décidés à voter contre. Ce qui revient à dire qu’il manque entre 5 et 20 voix au gouvernement pour obtenir la majorité.

>> LIRE AUSSI - Loi Macron : déjà 1.600 amendements déposés

Signe que le problème est sérieux, même le patron du groupe socialiste de l’Assemblée, Bruno Le Roux, confie que la majorité "est à construire" sur ce texte. Depuis le début du quinquennat, jamais il n'était parti "d'aussi loin", ajoute-t-il.

Trois mauvaises solutions. Conséquence : le gouvernement risque de se retrouver face à trois mauvaises solutions. Première option : il recule sur certains points, notamment sur l'extension du travail le dimanche, ce qui permettrait de faire tomber des réticences à gauche. Deuxième option : il compte sur le soutien de la droite. Plusieurs députés UMP se sont dits prêts à le voter le texte, mais ils ne sont qu'une poignée. Et même en période d'unité nationale, la pilule serait difficile à avaler pour le PS.

Troisième option : le gouvernement oblige les frondeurs à rentrer dans le rang en utilisant une procédure comme l'article 49-3, qui permet l'adoption d'un texte sans vote. Officiellement, Manuel Valls veut croire qu'il n'en aura pas besoin. Mais le Premier ministre a toujours estimé que c'était une possibilité offerte au gouvernement. En réalité, c'est plutôt du côté de l'Elysée que cette solution pourrait coincer. Car depuis le début de son mandat, François Hollande a en effet toujours préféré le dialogue au passage en force.

>> LIRE AUSSI

- Ces anciens ministres UMP tentés par la loi Macron