Le plan de Hollande contre l'impopularité

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Camille Langlade, Antonin André et Fabienne Cosnay , modifié à
INFO E1 - Il va multiplier les déplacements, parfois de deux jours, à la rencontre des Français.

Le contexte. François Hollande a perdu en un mois cinq points de confiance dans le baromètre TNS Sofres pour le Figaro Magazine à paraître vendredi. Le président  ne recueille plus la confiance que de 30% des sondés (contre 35% en janvier). C'est le taux le plus bas jamais enregistré depuis 1981 par un chef de l'Etat au 10e mois de son mandat.

Le constat : "des sondages préoccupants". A l'Elysée, on le reconnaît d'emblée : "les mauvais sondages sont préoccupants". "La parenthèse Mali est finie, la réalité violente reprend le dessus", analyse un conseiller, interrogé par Europe 1. Pour autant, l'entourage de François Hollande s'emploie à relativiser ces mauvais sondages, en faisant remarquer que le président n'est pas le seul visé. Jean-Marc Ayrault n'est en effet pas plus épargné. Le Premier ministre enregistre aussi une baisse de cinq points (28% de confiance contre 33% en mars) dans le même baromètre TNS Sofres.

Sa crainte : le rejet de sa personne. L'accueil reçu par François Hollande au Salon de l'Agriculture, samedi dernier, l'a réconforté. Le chef de l'Etat y a passé dix heures et a pu constater que sa personne n'était pas rejetée par les Français. Rassuré sur sa popularité, le président glissait au moment du départ : "C'est très agréable. Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que ça me fait". Car François Hollande l'a confié à un proche : il veut éviter à tout prix que le mécontentement se cristallise sur sa personne et se transforme en rejet.

hollande et rebsamen

Sa stratégie : jouer la carte de la proximité. Le chef de l'Etat va multiplier les déplacements en région à la rencontre des Français. Selon  les informations d'Europe 1, François Hollande va inaugurer un nouveau type de déplacement : une visite de deux jours comprenant une nuit sur place. Le premier aura lieu à Dijon, en Côte d'or, d'ici une dizaine de jours. Dans la ville de son ami François Rebsamen, celui-là même qui lui conseillait, le 25 octobre, dans une interview aux Echos, de "se rendre régulièrement en province, comme le faisait François Mitterrand". "Pas besoin de grands discours ou de grandes thématiques, mais de rencontres simples et fréquentes", avait expliqué le patron des sénateurs socialistes, pointant le syndrome "tour d'ivoire" de l'Elysée.

Sa méthode : faire de la pédagogie. "François Hollande ne peut faire l'économie", assure son entourage, "de la pédagogie des réformes", dont les résultats se font attendre. Dans cette optique, le président a prévu plusieurs interventions dans les médias, après les vacances scolaires, qui seront étalées sur plusieurs semaines. Plus que jamais, François Hollande veut être un "président en première ligne". "Ce qui va et ce qui ne va pas, c'est au président de la République de l'assumer. Je ne délègue à personne d'autre cette responsabilité d'assumer devant les Français la politique que je conduis", avait confié le chef de l'Etat, le 5 janvier, en visite à Val-de-Reuil, dans l'Eure.