La "présidence normale", c'est fini

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L'AVIS DE - Bastien Millot, spécialiste de la communication politique, décrypte l'interview de Hollande.

Il a finalement opté pour les jardins de l’Élysée. François Hollande s'est livré dimanche à l'exercice de l'interview télévisée du 14 juillet. Une intervention jugée "présidentielle" par Bastien Millot, spécialiste de la communication politique, invité d'Europe 1, pour cette interview "marquait surtout la fin définitive de ce que François Hollande avait appelé la 'présidence normale'".

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La "présidence normale". Ce que François Hollande appelait la "présidence normale", c'était "une tentative, pendant un an, de renouveler la forme de communication, avec un peu plus de proximité". Quitte à ce que cette proximité "paraisse par moments surjouée".

"On a gardé la solennité présidentielle"par Europe1fr

"Il n'a pas réussi à imprimer sa marque". Pour cette interview du 14 juillet, "on a gardé la solennité présidentielle", note Bastien Millot. "Depuis Mitterrand, en matière d’interview du 14 juillet, on n'a pas inventé grand-chose de nouveau", glisse le spécialiste, pour qui François Hollande est "assez à l'aise" dans ce genre d'exercice, "comme les conférences de presse qu'il organise à l’Élysée". Sauf que le chef de l’État "n’aura toujours pas réussi à imprimer sa marque perso sur un exercice de communication". "On reste sur quelque chose d’extrêmement classique, qui se déroule tranquillement pendant une demi-heure", analyse Bastien Millot, avant de s'interroger : 'est-ce qu’on en retirera quelque chose, des temps forts, un dessein, un cap et un but ? Ce n’est pas certain'.

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Pas le format pour faire des blagues. Le président n'a pas lancé de plaisanteries. "Le format ne se prêtait pas à se lancer dans des blagues", note Bastien Millot. "De temps en temps on sent qu’il cherche une complicité avec les journalistes qui l’interviewent, mais il a réussi à être dans le contrôle en la matière", souligne-t-il. François Hollande "aura comme feuille de route en matière de communication pour l’année qui s’ouvre la fidélité à ce cap, c'est-à-dire la présidentialisation de son image". Il lui faudra éviter aussi de "se laisser aller à des tentatives un peu hasardeuses", préconise le spécialiste, citant "notamment de la manière dont l’émission sur M6, où François Hollande était apparu un peu bousculé par l’interview tonique de Thomas Sotto".