Reprise, gaz de schiste, les points clés de l'interview de Hollande

Le président François Hollande a renoué avec le traditionnel entretien télévisé du 14 juillet depuis l'Elysée.
Le président François Hollande a renoué avec le traditionnel entretien télévisé du 14 juillet depuis l'Elysée. © Reuters
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Le chef de l’État s’est exprimé depuis le Palais de Élysée, dans la foulée du défilé du 14 juillet.

Le rendez-vous. François Hollande s’est exprimé dimanche, pendant une trentaine de minutes, en direct du palais de l’Elysée. Pour son deuxième 14 Juillet, le président de la République a choisi de renouer avec la traditionnelle interview télévisée depuis le palais de l'Elysée, et a répondu aux questions de Claire Chazal et Laurent Delahousse, après le défilé militaire organisé sur les Champs-Elysées.

L'enjeu. "Il s’agit de donner des perspectives, pas simplement sur le quinquennat ou sur les deux prochaines années, mais de dire quelle est l’ambition de la France pour les dix prochaines années. Sur quoi nous pouvons nous appuyer dans l’éducation, la recherche, les technologies, la transition énergétique, la défense", avait confié François Hollande samedi à quelques journalistes, dont un du JDD. "Quelle France nous voulons dans dix ans? Il s’agit de sortir du débat immédiat, certes légitime, de savoir comment on peut financer ceci ou cela. Les retraites, j’en parlerai, cela fait partie de la vision de la France dans dix ans. Il faut dire à la jeunesse ce que nous allons faire ensemble ces dix prochaines années. Quelle France nous allons laisser, cela se décide aujourd’hui", a poursuivi le chef de l’État.

>>> Europe 1.fr vous résume ce qu'il faut retenir des déclarations du chef de l’État :

Sur la relance. "Je ne vais pas revenir sur toutes les mesures que j'ai prise. Je me bats, je n'invente pas une mesure de plus, la politique ce n'est pas de la magie, c'est une stratégie, c'est une volonté, une cohérence", a-t-il martelé. Le chef de l'État a tenu à se montrer rassurant, et assure que sa politique continue de porter ses fruits. "La reprise, elle est là. Une production industrielle qui repart. La consommation connait une petite reprise.” Au sujet des économies budgétaires, le président reste sur sa ligne : ne pas tuer la croissance par trop de rigueur, tout en réduisant le déficit. "Oui, nous allons faire, nous avons fait des économies. Je ne ferai des augmentations d'impôts que si elles sont indispensables. Ce que j'ai demandé au gouvernement, c'est le plus d'économies possibles". "Il y aura moins de dépenses en 2014 qu'il y en a eu en 2013", a-t-il insisté.

Sur les retraites. François Hollande a son idée en tête, même s'il attend le résultat de la consultation des partenaires sociaux. "La réforme est nécessaire, l'espérance de vie s'allonge et il y a un déficit de 20 milliards en 2020", a rappelé le chef de l'Etat. "Nous allons allonger progressivement la durée de cotisation, tout le monde fera un effort", a-t-il rappelé, réitérant sa volonté de ne pas allonger l'âge légal de départ à la retraite. "Je ne laisserai pas d'ardoise pour les autres", a-t-il tout de même promis.

Sur Delphine Batho et Arnaud Montebourg. François Hollande est un chef de l'Etat qui laisse de la liberté à ses ministres... tans qu'on ne critique pas le Budget de l’État. C'est en filigrane ce qu'il a laissé entendre dimanche. "Quand les Français sont appelés a faire des efforts, ils veulent de la discipline (...) Sont dans la majorité ceux qui votent le budget. Sont au gouvernement ceux qui non seulement le valident, mais l'appliquent", a en effet commenté François Hollande, au sujet du limogeage de Delphine Batho. "Ça ne m'a pas fait plaisir, mais c'est la règle".

Cette dernière, en effet, a critiqué le peu de moyen alloué à son ministère (Environnement) dans le cadre du Budget 2014 et a été remerciée... contrairement à Arnaud Montebourg, qui s'est, lui, prononcé en faveur du gaz de schiste, contre l'avis de François Hollande, mais a été maintenu à son poste de ministre du Redressement productif. Le chef de l’État s'est tout de même de nouveau déclaré opposé à toute exploitation du gaz controversé. "Tant que je serai président, il n'y aura pas d'exploration du gaz de schiste en France", a-t-il souligné sans ambiguïté.

Sur Nicolas Sarkozy. "Ce n'est pas un sujet. J'ai suffisamment de préoccupations au service de l'état sans regarder vers 2017. S'il veut revenir, c'est tout à fait son droit", a déclaré le chef de l'Etat, interrogé sur l'éventuel retour de Nicolas Sarkozy. "Je n'accepterai sous aucune condition une remise en cause du Conseil constitutionnel", a par contre insisté François Hollande, au sujet des critiques de l'UMP sur la décision des Sages de rejeter les comptes de campagnes de l'ex-président de la République.

Sur le FN. Les mesures proposées par Marine Le Pen "fermeraient la France", selon François Hollande. Le chef de l'Etat a d'ailleurs fustigé une montée des "populismes" "extrêmement grave". À la question de savoir s'il interdirait un parti musulman, le chef de l’État a souligné qu'aucune "religion n'est contradictoire avec la démocratie", rappelant qu'existait même un "parti chrétien démocrate".

Sur Brétigny. "J'ai été fier, dans cette catastrophe terrible, de la dignité des personnes", a réagi François Hollande au sujet du déraillement d'un train à Brétigny, en Essonne. "Nous devons faire beaucoup plus pour l'entretien des lignes existantes. Cette ligne je la connais bien, la ligne Paris-Limoges, je l'ai empruntée pendant des années. Nous mettrons la priorité sur les lignes classiques, les Intercités", a-t-il promis. Le président de la République ne privilégie, par ailleurs, pas l'hypothèse d'un acte malveillant.

Sur les otages. "Nous faisons tout pour les ramener", a assuré François Hollande, évoquant la situation de tous les otages Français dans le monde. Interrogé sur Didier François et Edouard Elias, les deux journalistes d'Europe 1 disparus en juin en Syrie, il soutient que l’État fait tout pour "savoir où ils sont et connaître les intentions de leurs ravisseurs".

Sur le Mali. "C'est une victoire qui a été emportée. Une victoire pour l'Afrique, contre le terrorisme. Moi j'ai été salué en Afrique, pas pour ce que j'avais fait ou ce que j'avais décidé. Ceux qui ont agi, ce sont les soldats Français", a rappelé François Hollande, récusant toute attaque d'ingérence puisque la France a été "appelé par un pays allié".