IVG : que proposent les candidats ?

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C.B , modifié à
Marine Le Pen a relancé le débat en proposant un déremboursement. Et les autres ?

Le thème de l'avortement s'immisce à son tour dans la campagne. C'est Marine le Pen qui a lancé le débat lundi soir sur TF1. La candidate FN à la présidentielle a affirmé qu'elle souhaitait dérembourser l'avortement sous certaines conditions. Une proposition qui a suscité de vives réactions dans la classe politique. A gauche comme à droite, les candidats à la présidentielle y sont allés de leur proposition. Europe1.fr fait le point sur le positionnement de chacun.

Le FN s'attaque aux "avortements de confort". Interrogée lundi soir sur TF1, la candidate du Front national a affirmé sa volonté de dérembourser l'avortement. Elle s'est ensuite empressée de préciser que cette mesure n'était pas dans son projet. La patronne du FN ne défend la mesure, à l'exception des cas de viols, et dans le cas où le gouvernement aurait besoin de budget supplémentaire. "Si j'ai ce choix à faire, j'assumerai le choix de rembourser plutôt les radiographies abdominales pour les personnes âgées, les médicaments pour les personnes âgées...", a-t-elle ajouté.

Face au tollé suscité par cette proposition, Louis Alliot, le compagnon de Marine Le Pen, a justifié la volonté du parti de ne plus rembourser l'avortement sous certaines conditions. "L'avortement qui consiste à remplacer le moyen de contraception n'est pas admissible", a déclaré le numéro 2 du FN, mercredi matin, sur France Inter.

Mais, loin de vouloir apaiser le débat, la candidate du Front national a réitéré ses propos jeudi soir sur France 2. Dénonçant un "tabou" sur le sujet et disant citer des médecins, elle a repris l'expression d'"avortement de confort", à laquelle elle a ajouté celle d'"avortement de récidive", "qui a augmenté dans des proportions extrêmement importantes".

L'UMP opte pour le statut-quo. Interrogé mardi soir sur France 2 sur la proposition de Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy a affirmé "être en désaccord total avec ça". Même tonalité chez NKM. "Je suis tout à fait opposée au déremboursement de l'IVG et j'ai été très surprise de la manière dont elle [la patronne du FN] le justifiait", déclare la porte-parole de Nicolas Sarkozy.

Sur la question de l'avortement, l'UMP en reste au statut quo. Mercredi, le gouvernement a annoncé qu'il n'augmentera pas le forfait versé par la Sécurité sociale aux établissements pratiquant des avortements. Un désaveu pour Roselyne Bachelot qui avait fait la promesse inverse en 2010.

Le PS veut rembourser à 100% l'IVG. Dans son programme, François Hollande s'engage à faire passer le remboursement par l'Assurance maladie de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) à 100%. Il est actuellement de 80%.

Le candidat socialiste à l'Elysée souhaite également que tous les établissements hospitaliers soient dotés d'un centre d'interruption de grossesse. "L'IVG est un acte lourd (...)  je souhaite que tous les établissements hospitaliers (publics, ndlr) de notre pays puissent être dotés d'un centre IVG", a-t-il lancé lors d'un meeting à Reims.

Pour NKM, porte-parole de Nicolas Sarkozy, ces propositions démontrent une d'une "méconnaissance du sujet" et sont "un peu démagogiques", a-t-elle lâché sur Europe 1.

Que disent les chiffres ? Malgré la loi Aubry de 2001 sur l'allongement du délai légal d'avortement, le nombre d'IVG est resté globalement stable ces dix dernières années. En 2009, 209.269 femmes se sont fait avorter en France métropolitaine, rapporte L'Express.fr. Cela représente en moyenne 14,5 femmes âgées de 15 à 49 ans sur 1.000, contre 14 en 2001. Par ailleurs, 72% des IVG sont réalisées sur des femmes qui avait recours à un moyen de contraception, indique le site de l'hebdomadaire. Les ventes de pilule du lendemain ont été multipliées par huit en 10 ans, rapporte la Drees.