Utilisation de l'IA, gel des recrutements, lutte contre la fraude… Les pistes de la Cour des comptes pour sauver la Sécurité sociale
Fin 2025, l'Assurance maladie devrait atteindre un déficit de 22 milliards d'euros. Une crise qui s'accélère à grande vitesse, avec le risque de ne plus pouvoir payer les prestations sociales. Pour l'éviter, le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a présenté plusieurs pistes.
Une Sécurité sociale aux abois. Lundi, lors d’une conférence de presse, le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a tiré la sonnette d’alarme sur le déficit hors de contrôle de l’Assurance maladie avec un trou estimé à 22 milliards d’euros fin 2025.
Diminuer la part du personnel non-soignant dans les hôpitaux publics
La situation s’aggrave à une telle vitesse qu’un défaut de paiement des prestations sociales est envisageable dès 2027, selon Pierre Moscovici. Pour l’éviter, l’ancien ministre de l’Économie a présenté plusieurs pistes. La Cour des comptes suggère de diminuer la part du personnel non-soignant dans les hôpitaux publics.
En constante augmentation depuis la crise sanitaire, les fonctions supports représentent près de 30% des effectifs, c'est trop, selon la Cour des comptes, qui préconise un recours accru au numérique et à l’intelligence artificielle pour renseigner les dossiers de patients ou gérer les stocks de médicaments.
Réduire le recours aux intérimaires paramédicaux
Autre piste réduire le recours aux intérimaires paramédicaux. Ces kinés ou les aides soignantes que l’hôpital public embauche à tour de bras pour régler les problèmes de planning ou compenser les difficultés de recrutement.
Un poste de dépenses qui augmente dans des proportions considérables, comme le constate Pierre Moscovici. "La dépense a été multipliée par plus de trois depuis 2019 pour atteindre 500 millions d’euros en 2023. Or, le coût horaire d’un intérimaire dépasse de 50 à 130% celui du personnel équivalent de l’hôpital où il exerce", a-t-il indiqué.
Lutter contre la fraude
La Cour insiste également sur la nécessaire montée en puissance de la détection et du recouvrement des versements de prestations indus, liées à la fraude. Leur coût est estimé entre 8 à 9 milliards d’euros en 2023. Sur ce total, la Sécurité sociale n’a recouvré que 700 millions d’euros.