Élections : le FN fanfaronne à Brignoles

L'extrême droite a réuni plus de 49% des voix avec 40,4% pour le candidat FN Laurent Lopez (en photo), et 9,1% pour un autre candidat d'extrême droite, Jean-Paul Dispard.
L'extrême droite a réuni plus de 49% des voix avec 40,4% pour le candidat FN Laurent Lopez (en photo), et 9,1% pour un autre candidat d'extrême droite, Jean-Paul Dispard. © Capture TVBrignoles
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Charles Carrasco avec Antonin André et agences , modifié à
ELECTION - Le second tour de la cantonale partielle va opposer le Front national et l'UMP.

L'INFO. Cette élection avait valeur de test à six mois des municipales. Le candidat Front national est arrivé largement en tête du premier tour de l'élection cantonale partielle de Brignoles dans le Var. Les deux candidats de gauche, PCF et EELV sont éliminés dès le premier tour, selon les résultats officiels d'un scrutin marqué par un fort taux d'abstention (66,65%).

L'extrême droite a réuni plus de 49% des voix avec 40,4% pour le candidat FN Laurent Lopez, et 9,1% pour un autre candidat d'extrême droite, Jean-Paul Dispard. La candidate UMP Catherine Delzers est arrivée en deuxième position avec 20,8% des voix, dans ce canton gagné par la gauche en 2012. Le candidat du Parti communiste, Laurent Carratala, soutenu par le Parti socialiste, a obtenu 14,6% des voix, et la candidate d'Europe Ecologie Les Verts, Magda Igyarto-Arnoult, 8,9%.

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Contre "les partis du système". Pour Steeve Briois, secrétaire général du FN, le Front national "prouve sa capacité à rassembler nos compatriotes autour de son candidat tandis que les partis du système sont littéralement boudés et défiés." "Les habitants du canton de Brignoles auront le choix suivant à faire pour le second tour : Laurent Lopez, qui incarnera l'opposition réelle au sein du Conseil général du Var et rassemble dès le premier tour deux fois plus d'électeurs qu'un candidat UMP", écrit-il dans un communiqué.

Le vice-président du FN Louis Philippot a également réagi sur son compte Twitter, affirmant qu'après cette victoire "les insulteurs publics vont devoir se poser des questions sur leur stratégie anti-FN".

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Le Pen "va danser la valse avec les extrémistes de droite d'Autriche." Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, a d'ores et déjà appelé à voter UMP face au FN. "Le Front national c'est un extrémisme dans toutes les solutions", a-t-il affirmé sur BFM-TV, soulignant que sa présidente Marine Le Pen "va danser la valse avec les extrémistes de droite d'Autriche." Le Parti socialiste a également appelé dimanche à faire "barrage au FN" .

"Ce résultat doit sonner comme un sévère avertissement pour tous les partis de gauche : lorsque le Front national est fort, la division produira souvent le même résultat. La conséquence est simple : au second tour les électeurs n'ont le choix qu'entre l'UMP et le FN", écrit le PS dans un communiqué.

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La démobilisation de l'électorat de gauche. "C'est inquiétant", confirme un dirigeant du PS, interrogé par Europe 1. Après les législatives partielles du printemps dans l’Oise et dans le Lot où la gauche avait été éliminée dès le premier tour, la cantonale partielle de Brignoles confirme la démobilisation de l’électorat socialiste face à un FN en pleine progression. Dans ce contexte, s’alarme un député socialiste, c’est la roulette russe : "un jour le candidat UMP sera éliminé du premier tour, un jour ce sera nous". C’est la preuve que la seule fermeté du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, sur la sécurité ne suffit pas. Il faut aussi des marqueurs de gauche.

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Que dit l'Elysée ? A l’Élysée face à la pression du FN, on estime qu’il y a deux réponses : sur le fond, "c’est l’inversion de la courbe du chômage et la confirmation de la reprise économique qui peuvent nous rapporter de points", avance un proche du président. Sur la tactique : il faut que les écologistes se rangent à de listes d’union, c’est non seulement la meilleure chance de gagner, affirme-ton à l’Elysée, mais c’est surtout le meilleur moyen pour la gauche de ne pas se faire éliminer dès le premier tour.