Déficit : Ayrault écarte les 3% pour 2013

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a reconnu mercredi soir, pour la première fois, que l'objectif d'un déficit public ramené à 3% du PIB d'ici la fin de l'année ne serait pas atteint
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a reconnu mercredi soir, pour la première fois, que l'objectif d'un déficit public ramené à 3% du PIB d'ici la fin de l'année ne serait pas atteint © MaxPPP
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Le Premier ministre a reconnu mercredi que l'objectif ne serait pas "exactement" tenu.

La Cour des comptes avait mis les pieds dans le plat en annonçant mardi qu’elle doutait sérieusement de la capacité de la France à ramener son déficit sous la barre symbolique des 3% du PIB. Une sortie explosive puisque jusqu'à présent le gouvernement ne cessait de marteler que la France serait dans les clous fin 2013, comme le demande l'Union européenne. Tout au long de la journée, les ministres ont semblé faire un pas en avant, un pas en arrière. Jusqu'à la mise au point de Jean-Marc Ayrault mercredi soir : le Premier ministre a reconnu que la France "ne serait pas exactement à 3%".

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• Acte 1. Moscovici garde le cap. Dans la foulée des déclarations de la Cour des comptes, le ministre de l’Economie s’était empressé de souligner que cela "ne remet pas en cause l'objectif d'un déficit public de 3% en 2013, les mesures permettant d'atteindre la cible, avec une croissance du PIB de 0,8% en 2013, ayant été adoptées".

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© REUTERS

Acte 2. Fabius n’y croit pas. Le lendemain, le discours du gouvernement a sensiblement évolué.Le ministre des Affaires étrangères contredit un peu plus l’optimisme affiché en déclarant "que c'est probable" que le déficit public français repasse sous les 3% d’ici la fin de l’année. "Il faut à la fois qu'on ne coupe pas ce qui reste de croissance mais en même temps qu'on soit sérieux", explique-t-il, reconnaissant de facto que l’objectif ne sera pas atteint.

Acte 3. Cahuzac reconnaît "des difficultés". Quelques minutes plus tard, Bercy confirme le changement de ton. "Ce sera effectivement très difficile (ndlr, de revenir à 3%). La probabilité d'atteindre cet objectif s'est amenuisée au fur et à mesure que la croissance pâlissait, non seulement en France mais plus généralement dans la zone euro et dans le monde", concède le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, mercredi matin sur France Inter.

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Acte 4. Moscovici nuance son optimisme. Interrogé mercredi à la sortie du Conseil des ministres, le ministre de l’Economie a ouvert la voie à une possible révision du chiffre de croissance (0,8%) mais aussi pour la première fois de l'objectif de réduction du déficit public. "Nous pourrons le cas échéant si c'est nécessaire réévaluer, réexaminer, ces différents objectifs", a-t-il assuré, même si l’objectif des 3% est "maintenu". Pour l’atteindre, le gouvernement prévoit de nouvelles mesures qui devraient être annoncées le 15 avril au Parlement lors de  la présentation du programme de stabilité, et non le 15 mars, comme l'ont annoncé les ministres de l'Economie et du Budget.

• Acte 5. Ayrault "pense qu'on y sera pas exactement" . "Je pense que nous ne serons pas exactement à 3%", a tranché le Premier ministre, mercredi soir sur France 3. Mais, a-t-il promis, "l'objectif, et il sera atteint, c'est le déficit zéro à la fin du quinquennat, ce qui compte c'est la trajectoire".