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Economie : la Banque mondiale revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour 2025

Europe 1 avec AFP . 3 min
Economie : la Banque mondiale revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour 2025
Economie : la Banque mondiale revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour 2025 © https://www.europe1.fr/dossiers/ocde

Les années 2020 pourraient connaître la croissance la plus faible depuis 60 ans selon la Banque mondiale. L'organisme international a revu à son tour à la baisse ses prévisions de croissance pour l'année en cours, sur fond de tensions commerciales persistantes. La croissance mondiale devrait atteindre 2,3% pour cette année.

La Banque mondiale (BM) a revu à son tour à la baisse ses prévisions de croissance pour l'année en cours, sur fond de tensions commerciales persistantes et alerté sur le fait que les années 2020 pourraient connaître la croissance la plus faible depuis 60 ans.

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Selon son rapport sur les perspectives économiques mondiales publié mardi, la croissance mondiale devrait atteindre 2,3% pour cette année, soit une baisse de 0,4 point de pourcentage (pp) par rapport à ce que l'institution anticipait en début d'année.

Une tendance dans le sens des perspectives publiées ces derniers mois par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), confirmant le ralentissement en cours de l'économie mondiale.

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"Il y a tout juste six mois, un atterrissage en douceur paraissait en vue (...). Désormais, il semble que nous courons vers de nouvelles turbulences. Sans correction de la trajectoire, les conséquences sur les conditions de vie pourraient être profondes", a alerté le chef économiste de la BM, Indermit Gill, lors d'une conférence de presse en ligne.

En cause, les effets de la hausse des droits de douane aux États-Unis voulus par Donald Trump et la guerre commerciale qu'elle a entraînée entre Washington et Pékin, avec à la clé un ralentissement du commerce mondial.

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"À cause du haut niveau d'incertitude politique et de l'augmentation de la fragmentation du commerce, nos perspectives pour 2025 et 2026 se sont détériorées", a insisté M. Gill.

Certes, la Banque écarte le risque de récession pour cette année, mais estime que "si les prévisions sur les deux prochaines années se matérialisent", l'économie mondiale connaîtra sur les sept premières années de la décennie 2020 sa plus faible croissance moyenne depuis les années 60.

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 "Zones sans développement"

Le ralentissement se concentre en particulier dans les principales économies, et tout spécialement les plus avancées.

Les perspectives pour l'économie américaine sont ainsi revues à la baisse de quasi 1pp par rapport à janvier, à 1,4% désormais attendu cette année, avant une légère reprise à 1,6% en 2026.

L'économie de la zone euro, elle, perd 0,3pp par rapport au précédent rapport, avec une croissance anticipée à 0,7% cette année, et à peine mieux en 2026, à 0,8%.

Les conséquences sont aussi très concrètes pour les pays émergents et en développement, qui sont, "en dehors de l'Asie, des zones sans développement", actuellement, s'est inquiété M. Gill.

"La croissance dans les économies en développement a ralenti au cours des trois dernières décennies. Il en va de même du commerce mondial et de la croissance des investissements. Alors que dans le même temps, la dette a grimpé à des niveaux records", a-t-il détaillé.

Pour ces pays, la croissance moyenne devrait atteindre 3,8% cette année, avant de remonter légèrement à 3,9% en 2026 et 2027, soit en moyenne 1pp de moins que durant la décennie 2010, alors que, dans le même temps, l'inflation devrait se maintenir à des niveaux supérieurs à ceux connus avant la pandémie de Covid-19.

"Travailler de bonne foi"

Le ralentissement est marqué pour les principaux pays émergents, la croissance chinoise était désormais attendue à 4,5% cette année et en ralentissement les deux suivantes, quand l'Inde résiste mieux, à 6,3% en 2025.

Le reste du monde pourrait cependant rebondir en cas de réduction des tensions commerciales entre principales économies mondiales, ce qui aurait un effet positif en réduisant les incertitudes politiques et la volatilité financière observées ces derniers mois.

En particulier si "tout le monde travaille de bonne foi", notamment pour "réduire les barrières tarifaires et non tarifaires avec les États-Unis", a souligné Indermit Gill.

"Et je pense qu'il faut commencer par les pays du G20, parce qu'ils représentent 85% de l'économie mondiale et sont ceux qui ont mis en place le plus de mesures anticommerciales", a-t-il ajouté.

Une approche qui doit cependant concerner l'ensemble des partenaires commerciaux, pas uniquement les Etats-Unis, a-t-il fait valoir.

Mais la Banque mondiale invite également les pays en développement à nouer d'autres partenariats commerciaux, en diversifiant leurs débouchés, appelant notamment à renforcer les liens intrarégionaux, une idée également avancée par le Fonds monétaire international (FMI).

En parallèle, elle appelle à poursuivre les réformes visant à améliorer le climat des affaires, l'efficacité du marché de l'emploi et à renforcer les ressources financières des États.