Comment l'exécutif se prépare à affronter Nicolas Sarkozy

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Caroline Roux et Louis Hausalter , modifié à
LES SECRETS POLITIQUES - François Hollande et Manuel Valls se sont déjà partagé les rôles pour faire face au retour médiatique de l'ancien président.

L'ombre de Nicolas Sarkozy planait sur l'Elysée, jeudi, lors de la conférence de presse de François Hollande. Interrogé sur la prochaine candidature de l'ancien président à la tête de l'UMP, le chef de l'Etat a botté en touche, et s'est employé à banaliser le retour de son rival de 2012. Mais en coulisses, l'exécutif a déjà calé sa stratégie et son discours pour faire face au retour de Nicolas Sarkozy sur le devant de la scène.

Se concentrer sur l'international. François Hollande l'a montré hier, il veut se poser au-dessus de la mêlée. "Il ne m'appartient pas comme président de la République de commenter les éventuelles déclarations de candidatures à la présidence d'un parti", a-t-il balayé jeudi. "Ce n’est pas notre sujet", confirme un conseiller de l'Elysée, où l'on a prévu de ne pas riposter à Sarkozy sur son propre terrain : "nous allons nous concentrer sur la situation internationale. La France est aux avant-postes".

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Traduction de ces éléments de langage : François Hollande compte parler de la France dans le monde, quand Nicolas Sarkozy va parler de l’UMP à la droite... D’ailleurs, le président est servi par son agenda, qui entre dans une séquence très internationale. Dès lundi, il sera aux Nations unies, à New York, pour un sommet sur le climat.

Valls chargé de répliquer. En fait, au sein du duo exécutif, les rôles sont répartis. La réplique politique à Nicolas Sarkozy, c’est Manuel Valls qui s’en charge. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le Premier ministre a fait allusion à "un ancien président de la République" dans son discours de politique générale, mardi. Preuve que la stratégie a été soignée au millimètre : cette mention avait été validée en amont par l’Élysée, glisse un conseiller du chef de l'Etat.

D'ailleurs, pour Manuel Valls aussi, le retour de Nicolas Sarkozy est, dans un certain sens, une bonne nouvelle. Car cibler l'ancien président sera sans doute moins compliqué pour lui que de gérer les "frondeurs" du PS. Jeudi, devant des journalistes, le locataire de Matignon a d'ailleurs estimé que "la confrontation est souhaitable", et qu'il faut "un débat sur le bilan devant les Français".

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