Soupçons de financement libyen : la compétence du tribunal de Paris remise en cause par la défense
Ce lundi a débuté, à la 32eme chambre correctionnelle du tribunal de Paris, le procès de Nicolas Sarkozy dans le cadre de l'affaire des soupçons de financement illégal de sa campagne 2007 par la Libye de Kadhafi. À ses côtés, étaient aussi présentes trois figures de son quinquennat à savoir Brice Hortefeux, Claude Guéant et Eric Wœrth. Pour le premier jour d'audience, c'est la compétence du tribunal qui a été remise en question par la défense.
C'est une question soulevée par la défense lors du premier jour d'audience : n'est-ce pas à la Cour de justice de la République de juger cette affaire plutôt qu'au tribunal correctionnel ? Lundi, l'avocat de Brice Hortefeux s'est avancé à la barre en fixant les procureurs du PNF, le parquet national financier. "Vous reprochez à mon client d'avoir commis un délit au cours d'un voyage officiel lorsqu'il était ministre", assure-t-il. Puis, en se tournant vers la présidente du tribunal, il lance "Je vous demande de prononcer votre incompétence et de renvoyer ce procès devant la Cour de justice de la République."
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Un procès qui pourrait durer 3 mois
Ce renvoi, l'ancien président le souhaite aussi. "J'ai le sentiment que le PNF veut faire de Nicolas Sarkozy son domaine réservé", pointe l'avocat de l'ancien président de la République. Mais le procureur du PNF, Quentin Dandoy, s'emporte "Vous voulez être jugé comme tout le monde, monsieur Sarkozy non ?"
"L'ironie n'a pas sa place", a de suite interrompu la présidente du tribunal. Nicolas Sarkozy de son côté n'a pu se retenir et bouillonne : "C'est effrayant, ça me choque", assure-t-il. Si le tribunal se dit compétent, ce procès aura lieu jusqu'au 10 avril.