Coronavirus : comment raconter la vie à Wuhan ? Le récit du dernier reporter TV étranger sur place

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Benjamin Delsol, avec Alexandre Homar édité par Mathilde Durand , modifié à
Arnauld Miguet est le seul reporter étranger présent dans la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine, placée en quarantaine à cause de l'épidémie de coronavirus. Accompagné par son caméraman, il tente de retranscrire pour France Télévisions l'ambiance de la mégalopole sous cloche.

Il est le seul reporter d’une télévision étrangère présent à Wuhan. Arnauld Miguet est le correspondant permanent de France Télévisions, en Chine. Envoyé sur place le 22 janvier, quelques heures avant la mise en quarantaine de la ville, il est désormais confiné avec son cameraman, aux côtés des habitants, à cause du coronavirus. Le dernier bilan de l'épidémie fait d'ailleurs état de 1.113 morts. Les deux journalistes résident dans un hôtel qui aurait fermé ses portes s’ils n’avaient pas pris une chambre. Contacté par Europe 1, Arnauld Miguet relate des scènes incroyables de la mégalopole sous cloche : des rues vides, des gens méfiants et enfermés chez eux.

"On ne sort que deux ou trois heures par jour"

"On a deux chauffeurs de taxi qui nous baladent un petit peu, on ne sort que deux ou trois heures par jour, en fonction des envies et besoins de la rédaction et de ce qu’on peut aller voir", raconte le journaliste. "On a aussi avec nous une traductrice, locale, qui nous aide beaucoup."

A cause des mesures de quarantaine pour limiter la propagation de l'épidémie, la ville est au ralenti. "Il n’y a plus que les épiceries et les pharmacies qui sont ouvertes donc on fait vite le tour." Le correspondant de France Télévisions doit pourtant montrer ce qu’on ne voit pas. Et notamment les habitants qui ne sortent plus dans la rue.

"On a un travail à faire"

"De temps en temps, on arrive à aller chez les gens mais ils n’ouvrent pas leurs portes très facilement. On a réussi à faire quelques témoignages de gens cloîtrés chez eux. Ils ont toujours peur d’un corps étranger qui rentre dans leur maison. Dans notre profession, il faut qu'on aille témoigner, qu'on raconte, qu'on aille à la rencontre des gens. Tout en restant à distance avec notre masque vissé sur le nez, mais on a un travail à faire et c’est pour ça qu’on est là."

La situation étant loin d'être réglée, les deux journalistes de France Télévisions sont encore à Wuhan pour quelques temps. Leurs reportages sont à retrouver dans les différentes éditions du journal télévisé de France 2.