Martin Weill 3:40
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Mathilde Durand , modifié à
Le journaliste Martin Weill revient sur TMC avec un "prime" dédié aux dégâts du tourisme de masse sur la planète : "Faut-il interdire le tourisme ?" Dans le reportage, une large partie est consacrée à l'exploitation animale pour divertir les touristes, avec un envers du décors édifiant.
INTERVIEW

Faut-il interdire le tourisme ? Le journaliste Martin Weill revient sur TMC mardi soir avec une soirée consacrée au tourisme de masse. Avec ses équipes, ils sont partis d’un constat : un milliard et demi de personnes voyagent chaque année sur seulement 5% du globe. Martin Weill raconte les coulisses derrière cette statistique et les conséquences sur l’environnement, l’habitat des locaux mais aussi le bien-être animal. En effet, la première partie du reportage est consacrée aux parcs animaliers pour touristes.

Nourrir les tigres pour se divertir

Sur les images, les téléspectateurs pourront découvrir un parc dédié aux tigres, qui propose des attractions pour nourrir ces trois cents pensionnaires. "Certains visiteurs peuvent tirer à la carabine pour faire descendre un lot et ensuite les tigres se battent pour récupérer le bout de viande. D’autres peuvent, avec une canne à pêche, appâter le tigre pour qu’il se nourrisse et une autre attraction complètement dingue : la tété. Les bébés tigres tètent une truie au milieu de porcelets, pour l’amusement des touristes. Ceux qu’on a rencontré n’ont pas trouvé ça choquant", confie Martin Weill. 

Des éléphants frappés et enchaînés 

Autre espèce emblématique de l’industrie du tourisme en Asie : les éléphants. Dressés pour réaliser des numéros ou des malades, ils sont élevés de manière très dur pour être obéissants. "40% des gens qui vont en Thaïlande veulent monter sur un éléphant, ce qui s’entend, parce que cela fait partie 'du package'. Mais on ne sait pas comment ils sont traités. Il y a la partie dressage, qui peut être très dure. Une technique notamment existe, le 'phajaan', qui consiste à enfermer l’éléphant dans une cage, et à le frapper jusqu’à ce qu’il se soumette, on brise sa psyché", souligne le journaliste. 

Pour continuer de soumettre les animaux, les dresseurs, appelés "mahout", ont un crochet qui rappellent la douleur aux éléphants afin de les contrôler. "Pour moins choquer les touristes occidentaux, certains dresseurs cachent une épine dans le creux de leurs mains et piquent les oreilles de l’éléphant pour qu’ils se soumettent aux exercices. Arès les numéros, ou les balades, les éléphants sont enchaînés la plupart du temps à une chaîne de moins d’un mètre," ajoute Martin Weill. Dans le documentaire, les équipes ont filmé des éléphanteaux enchaînés comme des "forçats".

Le gouvernement thaïlandais encourage ce système. Il fournit des allocations à chaque dresseur dont l’animal est capable d’effectuer trois numéros différents. Le documentaire donne la parole à des activistes, qui dénoncent l’attitude des touristes. "Cela pose une vraie question : comment consommer le tourisme ?", s'interroge Martin Weill. "Il est régi par l'économie marchande, c'est de l'offre et de la demande. Si on change nos attentes quand on visite un pays, mathématiquement les pratiques changeront aussi."