Public Sénat explore l’héritage féministe de Simone de Beauvoir, 35 ans après sa mort

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Antoine Genton avec Alexis Patri , modifié à
Public Sénat diffuse samedi soir "Beauvoir : l'aventure d'être soi", un documentaire sur l'icône féministe Simone de Beauvoir. Le film interroge l'héritage des thèses de l'intellectuelle dans les combats féministes actuels et ambitionne de casser l'image de femme stricte que certains ont de Simone de Beauvoir.

35 ans qu'elle nous a quitté. Simone de Beauvoir est décédée le 14 avril 1986. À l'occasion de cet anniversaire, Public Sénat diffuse samedi soir un documentaire qui lui est consacré, intitulé Beauvoir : l'aventure d’être soi. Un portrait de cette icône du féminisme, une des plus grandes autrices et philosophes françaises à qui l'on doit, entre autres, Le deuxième sexe. Un essai féministe traduit en 121 langues, vendu à des millions d'exemplaires dans le monde entier. Et un féminisme très concret, comme le montre ce documentaire. 

Des combats toujours d'actualité

Le film interroge aussi la manière dont Simone est devenue de Beauvoir, à travers les combats qu'elle a menés. Des combats encore d'actualité, et c'est là tout l'intérêt du film selon Fabrice Gardel, coréalisateur du documentaire. "Simone de Beauvoir disait qu'il suffira d'une crise politique, économique ou sociale pour que les droits des femmes soient remis en question", rappelle-t-il.

"Et je pense que l'on y est, quand on voit ce qu'il se passe aux Etats-Unis avec Trump, en Pologne sur l'IVG. Avec la crise économique, les femmes sont les premières à trinquer", estime Fabrice Gardel. "Simone de Beauvoir peut nous aider à vivre aujourd'hui, au moment où il faut se battre pour les droits des femmes. Ses combats sont des combats mondiaux."

"Il faut arrêter de penser que les intellectuels sont des gens sinistres"

Le documentaire retrace la vie de Simone de Beauvoir de manière chronologique, avec le regard de plusieurs femmes dont Leïla Slimani, Titiou Lecoq et Elisabeth Badinter. Et aussi et surtout grâce à des archives, où on découvre une Simone de Beauvoir un peu différente de l'image que l'on a parfois d'elle. "On la prend souvent pour quelqu'un d'un peu sec et d'un peu dur", reconnaît le réalisateur. "En fait, elle était très, très rigolote et très humaine."

"Il était important pour moi de montrer qu'elle et Sartre étaient des gens très rigolos", complète-t-il. "Il faut arrêter de penser que les intellectuels sont des gens sinistres enfermés dans une bibliothèque. Ils picolaient beaucoup, ils dansaient, elle a couché avec des garçons et avec des filles, elle a eu une vie très drôle et très sympathique. Mon but est de montrer des intellectuels comme des rockstars."

 Pour accompagner cet esprit rockstar, le montage du documentaire est très moderne et très pop. Beauvoir : l'aventure d'être soi, un portrait d'une femme libre et inspirante signé Fabrice Gardel et Mathieu Wechsler, est à voir samedi soir à 21h sur la chaîne Public Sénat.