Nice-Matin lance une nouvelle formule. 8:30
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Antoine Terrel
Le groupe Nice-Matin lance une nouvelle formule pour tenter d'enrayer la baisse de ses ventes. Au programme : plus de proximité avec les lecteurs, une attention particulière sur la qualité des contenus, notamment sur le web, mais aussi un grand cahier central de 16 pages.

Comme l'ensemble de la presse quotidienne régionale, le groupe Nice-Matin est confronté depuis plusieurs années à une baisse de ses ventes, et multiplie les tentatives pour enrayer cette lente érosion. Dernière tentative en date : une nouvelle formule contenant notamment un cahier central quotidien de 16 pages thématiques. En plus du pari d'une pagination renforcée, les journaux du groupe veulent miser sur une proximité toujours plus grande avec ses lecteurs, assure à Europe 1 Denis Carreaux, le directeur des rédactions. 

Tous les titres du groupe (Nice-Matin, Var-Matin et Monaco-Matin) sont concernés par cette nouvelle formule qui "vise à apporter davantage de clarté et d'élégance dans la présentation", mais aussi et surtout à "faire évoluer le fond pour tendre vers une évolution de la qualité de nos contenus", explique Denis Carreaux, invité mardi de Culture Médias. "On est convaincu que c'est la qualité des contenus qui va nous permettre de gagner sur le digital, mais aussi de permettre au papier, auquel on croit toujours, de résister".  

Une pagination en hausse

Comment, donc, faire revenir les lecteurs ? Tout d'abord en accélérant sur le web. "On fait évoluer notre manière de traiter l'info locale", insiste Denis Carreaux. "Notamment sur le digital, ce qui permet de chercher de l'abonnement, ce sont les contenus de qualité, exclusifs, des enquêtes de fond, ce qui n'empêche pas d'être dans la proximité". Au risque de dérouter des lecteurs souvent âgés ? Si la moyenne d'âge des lecteurs de Nice-Matin est de 64 ans, ces derniers "sont modernes, et n'ont pas envie de se voir vieillir avec leur journal", assure le directeur des rédactions du groupe. 

Les syndicats réclament plus de moyens. Alors que Xavier Niel a repris le quotidien régional l'an dernier, les syndicats réclament plus de moyen, dont manque la nouvelle formule, explique à l'AFP Rodolphe Peté, secrétaire du SNJ. "C'est très intéressant mais ça demande des effectifs, du contenu et des gens pour le produire. Or, les embauches prévues prennent plus de temps que prévu et on va avoir jusqu'à 30 à 35 départs en clause de cession", explique-t-il.

Au coeur de l'édition papier, on retrouvera donc un cahier central quotidien de 16 pages thématiques. Un choix radical, "alors que beaucoup de quotidiens font le choix de réduire leur pagination", précise Denis Carreaux. Aujourd'hui, le journal comporte en moyenne 60 pages. Au menu de ce nouveau cahier : l'économie le lundi, les loisirs le mardi, les enfants le mercredi, les saveurs le jeudi, la culture le vendredi, l'histoire le samedi, et enfin la santé le dimanche. L'objectif est notamment de permettre aux lecteurs "d'avoir autre chose que l'actualité anxiogène" autour de l'épidémie de coronavirus.

Le besoin de proximité des lecteurs

Selon des études menées par le groupe, les lecteurs demandent encore plus de proximité à leur journal. Les équipes de Nice-Matin, assure Denis Carreaux, ont bien entendu cet appel, qui s'est notamment manifesté lors du premier confinement, mais aussi et surtout après le passage de la tempête Alex qui a dévasté début octobre l'arrière-pays niçois. Dans ces zones sinistrées, "on est dans un processus de reconstruction qui va durer des mois, voire des années, et nous, on accompagne", explique l'invité d'Europe 1, précisant que Nice-Matin a renforcé son édition de Menton et de la Vallée de la Roya. 

Une nouvelle formule numérique avant l'été

Cette impératif de proximité sera également au cœur de la nouvelle formule numérique du journal, attendue "normalement avant l'été". "On est en train de retravailler complètement notre site", confirme Denis Carreaux, annonçant notamment de nouveaux rendez-vous "qui vont renforcer le lien avec le lecteur".

Objectif : atténuer la baisse des ventes

Actuellement, la diffusion papier des journaux du groupe tourne autour de 115.000 exemplaires par jour, mais peut tomber à 90.000 exemplaires en semaine. Du côté du web, les abonnés (13.000 pur numérique et 18.500 papier et numérique) génèrent un chiffre d'affaires encore marginal.

Dès lors, quel est l'objectif de la nouvelle formule ? "C'est d'atténuer la baisse de la diffusion", répond Denis Carreaux, toutefois conscient qu'"on ne va pas regagner des lecteurs".