Plantu Charlie Hebdo 4:00
  • Copié
, modifié à
Cinq ans après l'attentat de "Charlie Hebdo", qui a fait 12 morts dont huit membres de la rédaction du journal satirique, Plantu est l'invité d'Europe 1, mardi. Le dessinateur de presse du "Monde" raconte qu'après la tuerie du 7 janvier 2015, "on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup d'enfants qui trouvaient normal qu'on assassine des dessinateurs".
INTERVIEW

C'est un bien triste anniversaire pour le dessin de presse : le 7 janvier 2015, il y a cinq ans, huit membres de la rédaction de Charlie Hebdo étaient assassinés par les frères Kouachi dans une tuerie qui fera 12 morts au total. L'attentat visant le journal satirique, déjà pris pour cible par un incendie à l'automne 2011, avait déclenché une vague de solidarité dans le monde entier pour "Charlie" et les dessinateurs de presse en général. Sur Europe 1, mardi, Plantu revient sur l'importance de ce genre journalistique ainsi que sur les menaces qu'il subit.

"Depuis les fatwas en 2005 contre les dessinateurs danois, qui avaient dessiné les portraits du prophète, on s'est rendu compte qu'il y avait des menaces sur la liberté d'expression des citoyens", raconte Plantu. Pour le dessinateur de presse du Monde, "les manipulations contre les Danois et contre ceux de Charles Hebdo ont fait leur travail : beaucoup de croyants ont cru qu'ils voulaient humilier le monde musulman." 

"Tout reprendre avec les élèves" pas "Charlie"

Et c'est donc pour lui le signe que la liberté d'expression est aujourd'hui menacée dans le monde entier. Et pour la défendre, plaide-t-il, il faut "tout reprendre avec les élèves des écoles" qui ont manifesté leur opposition à la célèbre expression "Je suis Charlie" depuis 2015. "À force de parler de religion, on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup d'enfants qui trouvaient normal qu'on assassine des dessinateurs", explique Plantu, qui a visité de nombreuses écoles avec l'association Cartooning for Peace, dont il est président. "Le nombre de fois où j'entends 'vos copains ont été tués, c'est bien fait'…"