Les salariés de Nice-Matin votent une motion de défiance contre Xavier Niel

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Antoine Genton avec AFP édité par Manon Bernard , modifié à
Les salariés du groupe Nice-Matin ont voté vendredi une motion de défiance contre l'homme d'affaires Xavier Niel et sa holding NJJ, repreneurs de ses journaux régionaux, dénonçant des investissements insuffisants ou "au rabais", de possibles départs contraints et un tirage qui s'effondre. 

C’est la crise à Nice-Matin. Les salariés du groupe de presse ont voté une motion de défiance vendredi contre leur repreneur : NJJ la holding piloté l’homme d’affaire Xavier Niel. Une mise en garde votée à l’unanimité. Pour eux, les investissements de l’actionnaire principal ne sont pas assez élevés. Et le tirage continue de baisser : il a atteint 11,5 % de baisse l’année dernière.

Des investissements au rabais, de possibles départs et des tirages qui dégringolent, la situation est donc critique pour Nice-Matin. Le groupe de presse quotidienne régionale a été repris en mars 2020 par Xavier Niel, le patron de Free à la suite de la validation de son plan de sauvegarde par le tribunal du commerce de Nice. Mais depuis, rien ne va.

"Les salariés du groupe Nice-Matin ne vous accordent plus leur confiance"

"Parce que vous êtes arrivés avec un projet séduisant, une image volontariste, une expérience des médias avec Le Monde, une solide assise financière, des écrits encourageants et qu'aujourd'hui vos actes sont à l'exact opposé de vos engagements, les salariés du groupe Nice-Matin ne vous accordent plus leur confiance", indique la motion à l'entête des syndicats Filpac-CGT, SNJ, CFDT, CFE-CGC et FO.

La holding NJJ a déjà injecté 12 millions d’euros dans l’entreprise de presse. Mais les syndicats le maintiennent : "vous deviez engager 35 millions d'euros dans la relance du groupe mais (...) rien ne vient".

Une perte d'exploitation de 6 millions d'euros

Autre reproche : les emplois sur la sellette. L’investisseur souhaite supprimer 72 postes administratifs. Une volonté qui est contraire au plan de départs volontaires de 80 personnes ouverts à tous les services confondus qui avait été présenté au tribunal de commerce, d’après Rodolphe Pete, délégué SNJ.

Enfin, la distribution du titre devient de plus en plus difficile. Le journal niçois qui rayonne jusqu'à Toulon avec Var-Matin a vu son tirage reculer de 11,5% en 2020 pour une perte d'exploitation de 6 millions d'euros après un déficit réduit à 3,1 millions d'euros en 2019. Il plafonne ces jours-ci à 127.000 exemplaires samedi et à 85.000 le dimanche.