La plateforme Molotov en négociations pour l'accès aux replays de TF1 et M6

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Alexis Patri , modifié à
Le co-fondateur de la plateforme télé et VOD Molotov, Jean-David Blanc, et son directeur général Grégory Samak, sont les invités de "Culture Médias", jeudi. Ce dernier dévoile que Molotov est toujours en négociations pour avoir accès au replay de TF1 et M6. Un dossier tendu, qui se tient sous le regard de l'Autorité de la concurrence.
INTERVIEW

Les 13,5 millions d'utilisateurs de Molotov, la plateforme de télé et de VOD, peuvent regarder TF1 et M6 en direct... mais pas en replay. Un problème pour son co-fondateur Jean-David Blanc et son directeur général Grégory Samak, invités de Culture Médias jeudi. Le directeur général explique, en mesurant ses mots, où en sont les négociations avec les deux chaînes sur ce dossier qui se complexifie avec l'arrivée de la plateforme Salto. L'Autorité de la concurrence pourrait bien avoir le dernier mot.

Un match Molotov-Salto

Car il y a bien pour Molotov un problème de concurrence déloyale - même si Grégory Samak ne le dit pas avec ces mots - à ne pouvoir proposer qu'une partie des services de TF1 et M6 sur sa plateforme. De leur côté, TF1 et M6 refusent pour l'instant de donner accès à leur replay, arguant qu'ils sont désormais disponibles sur Salto, la plateforme concurrente, qui réunit TF1, France Télévisions et M6.

Un argument qui n'a pas lieu d'être pour Grégory Samak. "En août 2019, quand Salto a été autorisé, les chaînes se sont engagées à proposer leurs chaînes et leurs services", rappelle-t-il. Pas de doute en tout cas que l'arrivée de cette plateforme concurrente a complexifié ce dossier des replays. "Ce qu'on observe depuis le lancement de Salto, honnêtement, ce n'est pas une amélioration de nos relations", euphémise-t-il.

Un marché pas assez concurrentiel ?

Dans ces négociations, dont le directeur général dévoile qu'elles sont toujours en cours, Molotov compte sur le régulateur. "Quand on représente conjointement 80% de l'audience de la télévision nationale, il est normal que l'Autorité de la concurrence vous demande de respecter un certain nombre de règles et d'engagements", adresse-t-il aux chaînes réfractaires. "Et c'est exactement ce qu'on cherche à faire appliquer."

L'Autorité de la concurrence pourrait en effet considérer que Salto représente un acteur quasi-monopolistique, en l'absence de la mise à disposition des replays aux autres plateformes. C'est sur cela que mise Molotov pour pouvoir enfin proposer les replays de TF1 et M6. "On ne doute pas que les discussions qui sont en cours finiront par aboutir", assure Grégory Samak.