BFMTV : la soirée électorale menacée par la grève

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Les salariés ont manifesté devant le siège social du groupe Altice, mercredi. © AFP
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avec AFP , modifié à
Les sociétés de journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC et des autres médias de NextRadioTV ont averti samedi que le second tour des municipales ne serait pas couvert dimanche, en raison de la grève contre un plan social, mouvement qui selon la direction de se "justifie pas". 

Les sociétés de journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC et des autres médias de NextRadioTV ont averti samedi que le second tour des municipales ne serait pas couvert dimanche, en raison de la grève contre un plan social, mouvement qui selon la direction de se "justifie pas". 

"Nous, journalistes, nous devrions être présents dans des dizaines de villes, devant les QG de campagne, sur les plateaux, dans les rédactions, pour vous raconter, décrypter, vivre avec vous ce temps fort de la démocratie. C'est notre mission. Pourtant nous ne la remplirons pas", écrivent les SDJ de BFMTV, BFM Paris, BFM Buisness, RMC et les rédactions digitales de NextRadioTV, dans une tribune publiée sur le site du Journal du dimanche.

"La grève ne se justifie absolument pas", selon Alain Weil 

Ce mouvement sans précédent représente "un crève-cœur en tant que journalistes et citoyens", et "c'est la première fois de l'histoire de notre groupe de médias créé il y a 20 ans, que nous ne traitons pas une actualité aussi forte", soulignent les SDJ. "La grève ne se justifie absolument pas", a estimé pour sa part le président de NextRadioTV, Alain Weill, dans une interview au JDD. "Toutes les garanties demandées et bien plus encore ont été apportées" concernant le plan social, assure-t-il.

Selon lui, BFMTV sera "très peu" impactée par le plan social. "La qualité éditoriale de toutes nos antennes sera maintenue. Nous en faisons un point d'honneur", promet Alain Weill. Les salariés des antennes de NextradioTV ont entamé mercredi une grève contre un plan d'économies prévoyant 500 suppressions de postes, soit le tiers des effectifs de cette filiale du groupe Altice. Après une suspension de 24 heures pour permettre des discussions entre syndicats et direction, qui se sont avérées infructueuses, ils se sont majoritairement prononcés jeudi pour la reprise du mouvement, jusqu'à lundi 9h. 

Les salariés dénoncent un plan "injuste et inacceptable"

Samedi, les SDJ du groupe avaient organisé un rassemblement devant le siège à Paris pour dénoncer un plan "injuste et inacceptable". "Il y a eu un temps d'échange sur la grève, beaucoup de questions ont été posées sur notre métier de journaliste et le fait d'impacter nos contenus", a expliqué à l'AFP un membre de la SDJ.

Selon cette source, "les managers ont prévu un dispositif de couverture qui sera réadapté, avec notamment des pigistes et des CDD" pour couvrir le second tour. Les grévistes réclament notamment que la direction renonce à tout départ contraint et rejettent la suppression de la moitié des postes de pigistes et intermittents.

"Nous garantissons un délai sans départs contraints à l'issue du plan de départs volontaires. On ne laissera personne au bord de la route", a réaffirmé Alain Weill. Anticipant un écroulement des recettes publicitaires, NextRadioTV avait annoncé un plan de réduction d'effectifs à la mi-mai. "Nous avons été déficitaires en avril et en mai pour la première fois depuis dix-sept ans", explique-t-il, selon lequel la crise du coronavirus a été "un coup de massue et personne n'y échappe: TF1, M6, Canal+... Les mois à venir vont être difficiles pour tout le monde".