57% des Français refusent de payer pour accéder à de l'information

Les Français sont de moins en moins nombreux à consommer de la presse papier.
Les Français sont de moins en moins nombreux à consommer de la presse papier. © CLEMENS BILAN / AFP
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Charles Descamps, édité par Océane Herrero , modifié à
Défiants envers l'information qu'ils reçoivent et peu enclins à payer pour de l'information en ligne, les Français sont, dans le monde, l'une des populations les moins disposées à financer les médias qu'elle consomme. 

L'information mérite-t-elle salaire ? Interrogés dans le cadre de l'étude internationale Global Advisor d'Ipsos, les Français se montrent assez peu enclins à payer pour de l'information "de qualité". Seulement 15% d'entre eux seraient prêts à débourser de l'argent pour s'informer. Et pour cause : seulement 15% d'entre eux estiment que l'information qu'ils consomment est sûre. 

Ces chiffres révèlent une défiance plus marquée en France qu'elle ne l'est à l'étranger. Selon l'étude, 27% de l'ensemble du panel total interrogé juge que l'information est fiable. C'est en Suède que cette confiance est la plus marquée, avec 34%. 

Primauté des contenus gratuits

Ainsi, seulement 7% des Français sont prêts à payer pour financer les médias qu'ils consultent, contre 17% dans le monde. Pourquoi donc ? Les Français s'avèrent assez confiants quant à leur capacité à trier les informations qu'ils reçoivent : 40% d'entre eux estiment pouvoir déterminer si une source est fiable ou non. De plus, les Français s'informent principalement par le biais de la télévision : 62% d'entre eux la regardent quotidiennement.

Les réseaux sociaux constituent leur deuxième source d'information, qui lisent en revanche très peu de presse papier. "Les Français, connus pour être des champions du piratage de contenus payants, sont à 57 % opposés à payer indique Yves Bardon, responsable du Collège Centre d’Ipsos auprès du Figaro. La France est l’un des pays où cette proportion est la plus forte dans le monde avec la Russie (62 %). Mais attention, cette résistance à payer vaut autant pour l’information que pour des contenus de divertissement. C’est un sentiment général qui perdure: ce qui est en ligne doit être en accès gratuit." Le risque étant que cette primauté du gratuit ne bénéficie aux contenus de désinformation et aux rumeurs.