Viaduc effondré à Gênes : "Je n'ai plus rien, il y a toute ma vie là-bas"

De nombreux immeubles étaient construits sous le pont.
De nombreux immeubles étaient construits sous le pont. © PIERO CRUCIATTI / PIERO CRUCIATTI / AFP / AFP
  • Copié
Gwendoline Debono, édité par Grégoire Martinez , modifié à
Quatre jours après l'effondrement du viaduc Morandi à Gênes, les habitants qui vivaient sous le pont cherchent à récupérer leurs affaires.
REPORTAGE

Avec la catastrophe, les habitants de Gênes qui habitent le quartier sous le pont Morandi ont perdu leur logement. La mairie de Gênes leur propose des centres d'hébergement mais, chaque jour, ils se présentent devant leurs appartements, interdits d'accès à cause de la menace d'un nouvel effondrement.

"Je n'ai plus rien, je n'ai plus de maison". Sur place, derrière le cordon "Police", ils sont des dizaines à réclamer le droit d'aller récupérer une petite part de leur vie. De l'autre côté, il y a leur maison, construites à l'ombre du pont Morandi qui s'est effondré mardi en fin de matinée. "Je n'ai plus rien, je n'ai plus de maison. Il y a toute ma vie là-bas. Dans ce pays, il y a encore des gens sans logement après les tremblements de terre. On est en Italie ici, ce n'est pas la France. En Italie, tout prend un temps fou. Je ne sais pas comment ça va finir", explique Michaela à l'envoyée spéciale d'Europe 1.

"Peut-être qu'après cette tragédie on va nous dédommager". Les autorités ont tranché : personne ne retournera dans ce quartier. Sans le savoir, les riverains ont laissé leur passé derrière eux en quelques minutes lorsque le pont a cédé. Pour le reconstruire, il faudra démolir les immeubles bâtis sous ses piliers. "C'est la meilleure solution possible. Sans pont, c'est une condamnation à mort pour Gênes en termes d'emploi. Et peut-être qu'après cette tragédie on va nous dédommager au bon prix. J'ai demandé aux autorités de payer le montant du prêt de mon appartement. Qu'il me donne ça, ça me suffit pour repartir de zéro", reconnait Luca qui voudrait tout de même récupérer quelques affaires.

Quelques personnes sont finalement autorisées à prendre des affaires à leur domicile. "La police nous a donné cinq minutes à l'intérieur", dit un couple qui repart avec un chien en laisse, deux sacs et un canari en cage.