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«Jamais plus la guerre !» : lance le pape Léon XIV lors de sa première prière dominicale en tant que souverain pontife

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 4 min

À peine nommé jeudi dernier, le pape Léon XIV est apparu ce dimanche pour la première fois au rite de la prière dominicale depuis la basilique Saint-Pierre. Un événement qui a attiré des milliers de touristes et fidèles.

"Plus jamais la guerre !" : le pape Léon XIV a interpellé dimanche les "grands de ce monde", comme le faisait son prédécesseur François, agitant le spectre d'une "Troisième Guerre mondiale" lors de sa première allocution dominicale depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre.

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Les principales informations à retenir : 

  • Le pape Léon XIV souligne le "besoin" de vocations dans l'Eglise
  • Le pape Léon XIV dit que la jeunesse doit trouver des "modèles crédibles" dans l'Eglise
  • Le souverain pontife appelle également à la fin du conflit en Ukraine, à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération des otages 

"Je porte dans mon cœur les souffrances du peuple ukrainien bien-aimé"

"Face au scénario dramatique actuel d'une Troisième Guerre mondiale en morceaux, comme l'a affirmé à plusieurs reprises le Pape François, je m'adresse moi aussi aux grands de ce monde, en répétant cet appel toujours d'actualité: plus jamais la guerre!", a lancé le souverain pontife devant des dizaines de milliers de personnes rassemblées place Saint-Pierre.

"Je porte dans mon coeur les souffrances du peuple ukrainien bien-aimé", a-t-il ajouté, plaidant pour "une paix authentique, juste et durable" après la traditionnelle prière du dimanche - le "Regina Caeli" en ce temps pascal.

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Quant au conflit entre Israël et le Hamas, le pape de 69 ans s'est dit "profondément attristé par ce qui se passe dans la bande de Gaza" et a appelé à ce "que les hostilités cessent immédiatement, que de l'aide humanitaire soit apportée à la population civile épuisée et que tous les otages soient libérés".

Cette intervention dominicale était très attendue car elle constitue traditionnellement une occasion pour le pape de s'exprimer sur l'actualité internationale. "C'est la suite de François", a affirmé à l'AFP Soeur Geneviève, présente parmi les fidèles, une religieuse française amie du pape décédé le 21 avril à 88 ans et dont les images avaient fait le tour du monde lorsqu'elle avait prié devant son cercueil, au mépris du protocole.

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En 12 ans de pontificat, François a multiplié les appels à la paix, sans être toutefois entendu sur les conflits en Ukraine ni au Proche-Orient. Bien avant la prière, des dizaines de milliers de touristes et fidèles avaient afflué sur la place, égayée par de nombreux orchestres présents pour le "jubilé des fanfares" qui tombait ce week-end, dans le cadre des festivités organisées par l'Eglise tous les 25 ans.

"Une personne qui inspire immédiatement beaucoup de confiance"

Robert Francis Prevost, 69 ans, s'était déjà adressé aux fidèles avec une courte prière jeudi, juste après le "Habemus Papam" qui l'avait présenté au monde. "Que la paix soit avec vous tous!" avait-il alors lancé à la foule de quelque 100.000 personnes rassemblées sur la place.

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La prière de dimanche était d'autant plus attendue que ce rendez-vous hebdomadaire est souvent une occasion pour le pape de s'exprimer sur les grands sujets dominant l'actualité internationale. L'élection de ce pape américain - le premier de l'Histoire - classé parmi les modérés a été interprétée par certains comme une prise de distance avec le christianisme identitaire porté par plusieurs membres du gouvernement de Donald Trump.

"C'est une personne qui inspire immédiatement beaucoup de confiance, un homme doux qui sait écouter (...) une personne claire et libre", a affirmé au Corriere della Sera le cardinal italien Pierbattista Pizzaballa, patriarche de Jérusalem, dans une interview publiée dimanche.

Samedi, le 267e pape a reçu les cardinaux, hauts dignitaires de l'Église chargés de l'assister dans son gouvernement, pour un discours abordant ses grandes priorités. Il a notamment rendu hommage au "précieux héritage" de François, décédé le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Le pape élu au deuxième jour du conclave des cardinaux a alors expliqué son choix du nom "Léon" par une référence à Léon XIII, père au XIXe siècle de la "doctrine sociale" de l'Église, qui insiste sur la solidarité et la dignité. Cette doctrine peut aider face aux défis de l'intelligence artificielle, a-t-il assuré.

"Miracle"

Le pape Léon XIV s'est aussi recueilli samedi sur la tombe de son prédécesseur. Une photo publiée par Vatican News, le site officiel d'informations du Vatican, le montre agenouillé devant la sobre tombe en marbre de François à Sainte-Marie-Majeure, une basilique papale de Rome qu'affectionnait le pape argentin.

Samedi également, le nouveau chef spirituel des 1,4 milliard de catholiques s'est rendu en visite privée dans un sanctuaire augustinien proche de Rome. Cet homme posé, qui a passé plus de la moitié de sa vie missionnaire au Pérou dont il a pris la nationalité, avait revendiqué dans son allocution inaugurale son appartenance à l'Ordre de Saint-Augustin, dont il a été le prieur général de 2001 à 2013.

Fondé au XIIIe siècle, cet ordre dont les membres vivent selon des préceptes de vie commune, de partage et de recherche de la vérité, compte près de 3.000 membres dans une cinquantaine de pays. La prière de dimanche ouvrira une séquence de consultations intenses pour le chef de l'Église catholique, qui recevra lundi des représentants de la presse internationale en audience, puis vendredi le corps diplomatique.

La messe solennelle de son intronisation se tiendra le dimanche 18 mai sur la place Saint-Pierre, en présence de plusieurs dirigeants étrangers ou leurs représentants. Durant cette célébration il recevra les symboles du pouvoir papal : notamment le pallium (sorte d'étole réservée aux grandes célébrations) et son anneau appelé "anneau du pêcheur".

Vendredi Léon XIV avait célébré une première messe dans la chapelle Sixtine, réservée aux cardinaux.