israel, soldates otages, 7 octobre 1:17
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Ariane Ménage, avec AFP / Crédit photo : HOSTAGES AND MISSING FAMILIES FORUM CAMPAIGN GROUP / AFP
Les médias israéliens ont diffusé de nouvelles images montrant la capture de cinq soldates le 7 octobre par des terroristes du Hamas. Les jeunes femmes y apparaissent en pyjama, les mains attachées dans le dos, certaines le visage en sang et implorant leurs ravisseurs. De son côté, le Hamas considère que les images ont été "manipulées".

Le cabinet de guerre israélien a donné jeudi son feu vert à la poursuite des négociations pour la libération d'otages à Gaza après la diffusion d'images dans les médias israéliens montrant la capture de cinq soldates le 7 octobre par des terroristes du Hamas. Sur cette séquence d'un peu plus de 3 minutes, extraite d'une vidéo de deux heures filmée en Go-pro par des terroristes du Hamas selon les familles, on peut voir ces jeunes femmes, certaines le visage en sang, assises à terre en pyjama, les mains attachées dans le dos par leurs ravisseurs. 

Certaines tentent de leur parler en anglais, le regard terrifié et implorant dans ce montage vidéo décrié par le Hamas. Puis sous les hurlements des terroristes du Hamas, elles sont emmenées dans une jeep militaire, sur fond de rafale de tirs. "Il est temps d'agir sinon le sang de ma sœur et des autres otages sera sur les mains" du gouvernement israélien, affirme à l'AFP Sasha Ariev, 24 ans, sœur de l'une des soldates, Karina Ariev. "Tout le monde a vu maintenant ces jeunes filles en pyjama prises en captivité (...), la seule victoire est de les ramener vite et en vie", ajoute Sasha Ariev.

 

Pour elle, la diffusion de ces images doit marquer "un tournant à 180 degrés" dans les décisions du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, sous pression pour ramener les otages en Israël. Ces images vont "renforcer ma détermination à lutter de toutes mes forces jusqu'à l'élimination du Hamas, pour garantir que ce que nous avons vu ce soir ne se reproduira plus jamais", a réagi mercredi Benjamin Netanyahu, avant de réunir tard dans la soirée son cabinet de guerre. Ce dernier a convenu de "poursuivre les négociations" pour la libération des otages, ont indiqué les services de Benjamin Netanyahu, sans épiloguer.

Début mai, des négociations indirectes entre le Hamas et Israël, via les médiateurs du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis, n'ont pas réussi à aboutir à un accord pour une trêve de plusieurs semaines à Gaza associée à la libération d'otages.

"Traumatisant"

"Les images révèlent le traitement violent, humiliant et traumatisant que les filles ont subi le jour de leur enlèvement", affirme le Forum des familles d'otages, dans un communiqué. La vidéo "qui dure 3 minutes et 10 secondes, a été montée et censurée pour exclure les scènes les plus dérangeantes, comme les nombreux jeunes hommes et jeunes femmes assassinés à la base de Nahal Oz (...) ainsi que de nombreuses scènes d'une extrême brutalité", précise le communiqué.

Plus de 50 soldats ont été tués le 7 octobre dans la base de Nahal Oz, qui a été prise d'assaut par des terroristes du Hamas. Dans cette base, 15 femmes non armées chargées de surveiller la frontière derrière des écrans ont été tuées ce jour-là, selon l'armée israélienne. Sept ont été prises en otages. Une de ces soldates a été libérée dans une opération militaire israélienne et le corps d'une autre a été retrouvé dans Gaza et ramené en Israël.

"Sélection d'images" selon le Hamas

Sur les 252 personnes emmenées comme otages durant l'attaque du 7 octobre, 124 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 mortes selon l'armée. Des images des soldats otages avaient circulé depuis le 7 octobre mais les extraits vidéo diffusés mercredi sont inédits, les familles ayant accepté de les diffuser afin d'accélérer un processus de négociations qui amènerait à leur libération.

Dans un communiqué, le Hamas a dénoncé un montage vidéo qui a été "manipulé", avec une "sélection d'images" visant à soutenir les "allégations mensongères de l'occupation" pour ainsi "ternir l'image de la résistance". "Il y avait des traces de sang ou des blessures mineures chez certaines des femmes soldats, ce qui était normal dans de telles opérations (...) mais il n'y eu aucune agression physique contre aucune d'entre elles", a ajouté le mouvement islamiste en disant "bien traiter" les otages.