Une footballeuse américaine boycotte à son tour l'hymne national

megan rapinoe 1280 Jewel SAMAD / AFP
Megan Rapinoe a posé un genou à terre pendant l'hymne américain, au lieu de se lever. © Jewel SAMAD / AFP
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avec AFP , modifié à
En solidarité avec un joueur de football américain refusant de se lever pour l'hymne national, une internationale de football a également boycotté "Star-Spangled Banner".

L'internationale américaine de football Megan Rapinoe a apporté son soutien au joueur de football américain Colin Kaepernick en boycottant, à son tour, l'hymne américain.

Un genou à terre. Rapinoe, 31 ans, a posé un genou à terre lorsque l'hymne américain a retenti avant le match du Championnat professionnel américain entre Seattle et Chicago, son équipe, dimanche soir. Elle a expliqué lundi la signification de son geste, confirmant qu'il s'agissait "d'un petit geste en direction de Colin Kaepernick", métis de 28 ans, qui avait refusé de se lever pendant l'hymne américain pour protester contre "l'oppression" de la communauté noire aux Etats-Unis.

"Déclencher une prise de conscience". "C'est vraiment dégoûtant la façon dont il a été traité, la façon dont les médias ont traité cette affaire et ont donné à cette affaire une signification qu'elle n'avait pas", a-t-elle expliqué. "Etant homosexuelle, je sais ce que veut dire regarder le drapeau américain en étant consciente qu'il ne protège pas toutes les libertés", a poursuivi Rapinoe. "C'est un petit geste, mais je vais continuer à le faire, pour déclencher une prise de conscience et des conversations", a insisté l'internationale américaine aux 108 sélections, membre de l'équipe des Etats-Unis sacrée championne olympique en 2012 et championne du monde en 2015. "C'est important que des Blancs apportent aussi leur soutien aux gens de couleurs", a-t-elle conclu.

"Un pays qui opprime les Noirs". Kaepernick, quarterback des San Francisco 49ers, est au cœur d'une polémique nationale aux Etats-Unis depuis son geste. Il avait refusé de se lever pendant l'hymne américain, avant trois matches de préparation de la saison 2016 de la Ligue nationale de football américain (NFL). "Je ne vais pas afficher de fierté pour le drapeau d'un pays qui opprime les Noirs", avait-il expliqué.

Le soutien d'Obama. Lundi, Barack Obama a lui-même apporté son soutien à la démarche de Kaepernick. "Il exerce son droit constitutionnel à faire passer un message. Il existe une longue histoire de figures du sport qui ont fait de même. Et il y a différentes façons de le faire", a déclaré le président américain. Reconnaissant que cela pouvait être "quelque chose de difficile" à digérer pour les familles de militaires, Barack Obama a estimé que la démarche du joueur pouvait se comprendre. "Je ne doute pas de sa sincérité. Je pense qu'il est attaché à des questions réelles, légitimes qui méritent d'être abordées", a-t-il poursuivi.