Un 7ème Français condamné à mort en Irak pour appartenance au groupe EI

La justice irakienne a condamné à mort lundi un septième Français pour appartenance au groupe djihadiste Etat islamique.
La justice irakienne a condamné à mort lundi un septième Français pour appartenance au groupe djihadiste Etat islamique. © AFP
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avec AFP , modifié à
Mercredi, Yassine Sakkam a été condamné à mort par un tribunal de Bagdad pour appartenance au groupe djihadiste Etat islamique.

Un tribunal de Bagdad a condamné à mort mercredi Yassine Sakkam pour appartenance au groupe djihadiste État islamique (EI), portant à sept le nombre de Français à avoir écopé en quatre jours de la peine capitale dans ce pays. 

"Je reconnais avoir fait allégeance (à l'EI). Je touchais un salaire de 70 dollars" par mois, a dit lors de l'audience le jeune homme de 29 ans, l'un des Français de l'EI les plus médiatisés. "En France, je ne m'intéressais à rien, ni à la Palestine, ni à l'Irak, ni à la guerre. Je pensais seulement à gagner de l'argent. Entre deux verres (d'alcool) et de la cocaïne, j'ai appelé mon frère (en Syrie) et je lui ai dit : 'je viens te voir'", a-t-il raconté.

"Aujourd'hui, j'ai vu la vérité sur l'EI", assure le Français

A la question du juge qui lui demandait où se trouvait actuellement son frère, il a répondu : "Il s'est fait exploser à la frontière irakienne". "Je regrette, je demande pardon à l'Etat irakien et aux victimes", a-t-il poursuivi. Plus tôt dans la journée, le même tribunal avait condamné à mort un Tunisien, Mohammed Berriri, âgé de 24 ans, pour la même accusation. Mohammed Berriri a indiqué avoir fait partie de différentes "brigades" de l'EI, où il était employé comme garde. "Je regrette d'avoir rejoint l'EI", a-t-il dit. "Je suis parti en Syrie parce que j'étais énervé et que je pensais que l'EI défendait les plus faibles. Aujourd'hui, j'ai vu la vérité sur l'EI et je n'ai plus rien à voir avec cette organisation", a-t-il ajouté.

Mohamed Berriri et Yassine Sakkam avaient été arrêtés en Syrie puis transférés en janvier en Irak avec un groupe de 10 djihadistes français présumés. Six d'entre eux ont été condamnés à mort depuis dimanche pour avoir rejoint l'EI.
Brahim Nejara, 33 ans, accusé par le renseignement français d'avoir facilité l'envoi de jihadistes vers la Syrie, et Karam El Harchaoui, qui aura 33 ans jeudi, ont été condamnés à mort mardi par un tribunal de Bagdad. Dimanche et lundi, Kévin Gonot, Léonard Lopez, Salim Machou et Mustapha Merzoughi avaient aussi été condamnés à la peine capitale par pendaison.

La France veut éviter la peine de mort à ses ressortissants

Mardi, la France a affirmé qu'elle "multipli(ait) les démarches pour éviter la peine de mort" à ces ressortissants, alors que Paris milite de longue date pour l'abolition de la peine capitale dans le monde. Les condamnés ont 30 jours pour faire appel, et l'avocat français de Léonard Lopez a déjà annoncé qu'il le ferait. Selon la loi irakienne, quiconque ayant rejoint une organisation "terroriste" - qu'il ait ou non combattu - est passible de la peine de mort.

Les défenseurs des droits humains dénoncent par ailleurs "de vrais risques de torture" et "aucune garantie pour des procès équitables" en Irak, 12ème pays le plus corrompu au monde selon l'ONG Transparency International. Bagdad a déjà condamné plus de 500 étrangers de l'EI - hommes et femmes -, mais aucun n'a jusqu'ici été exécuté. Cette série de verdicts relance le débat sur l'épineuse question des djihadistes étrangers : le retour dans leur pays d'origine suscite un vif rejet dans l'opinion publique en Europe, où des Etats comme la France refusent dans le même temps la peine de mort et tout retour - et jugement - de ses ressortissants affiliés à l'EI.