Gare de KRAMATORSK 2:09
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Le gouverneur de la région de de Kramatorsk dans l'est de l'Ukraine, a annoncé qu'au moins 52 personnes, dont cinq enfants, avaient été tuées vendredi dans l'attaque au missile sur la gare de la ville. Il a également précisé que 98 personnes avaient été blessées et hospitalisées.

Au moins 52 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées dans une frappe de missile vendredi sur la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine. Un "mal sans limite" selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, une "horrible atrocité" commise par Moscou pour le président américain Joe Biden, un "crime contre l'humanité" selon la diplomatie française : le massacre de Kramatorsk a suscité une vague de condamnations occidentales, mais Moscou a nié toute responsabilité.

Le missile s'est abattu vers 10h30 heure locale

"50 morts, dont cinq enfants", a écrit sur la messagerie Telegram le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko, précisant que 38 personnes étaient mortes sur place et 12 à l'hôpital, sur 98 personnes hospitalisées au total. Le missile s'est abattu vers 10h30 (7h30 GMT), à l'heure où les candidats à l'évacuation se regroupent depuis des jours par centaines dans la gare de la ville pour fuir le Donbass, désormais objectif prioritaire de l'armée russe.

Des journalistes de l'AFP ont vu au moins trente corps dans des sacs mortuaires ou sous des bâches. Les trottoirs étaient maculés de sang, valises abandonnées, peluches et nourriture jonchaient les quais. Sur le parvis, les restes d'un missile étaient toujours visibles : on pouvait y lire en russe "Pour nos enfants". Une expression récurrente des séparatistes prorusses en référence à leurs enfants tués depuis la première guerre du Donbass, commencée en 2014.

Zelensky dénonce "un mal sans limite"

Dans la gare, une femme, traumatisée, cherchait son passeport dans les affaires abandonnées. "J'ai entendu comme une double explosion, je me suis précipitée contre le mur pour me protéger. J'ai alors vu des gens en sang entrer dans la gare, des corps partout par terre, je ne sais pas s'ils étaient blessés ou morts. Les militaires se sont précipités pour nous dire d'évacuer la gare, j'ai tout laissé ici". Le président Zelensky a dénoncé un "mal sans limite" et des méthodes "inhumaines" de la Russie.

"Sans la force et le courage de nous affronter sur le champ de bataille, ils annihilent cyniquement la population civile. C'est un mal qui n'a pas de limite. Et s'il n'est pas puni, il ne s'arrêtera jamais", a-t-il écrit sur Telegram. Cette attaque sanglante sur la "capitale" de la partie du Donbass encore sous contrôle ukrainien est une "nouvelle horrible atrocité commise par la Russie", a réagi dans un tweet Joen Biden. Une "attaque méprisable" selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, arrivée en Ukraine pour une visite de soutien, accompagnée du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell.

Moscou dément être responsable du bombardement

Le chef d'Etat français Emmanuel Macron avait auparavant lui aussi dénoncé le bombardement de Kramatorsk comme "abominable", son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian parlant même d'un "crime contre l'humanité". Moscou avait immédiatement démenti en être responsable, affirmant ne pas disposer du type de missile qui aurait été utilisé et dénonçant une "provocation" ukrainienne.

"Les forces armées ukrainiennes ont commis le 8 avril un nouveau crime de guerre, en frappant avec un missile tactique Totchka-U", a réagi le ministère russe des Affaires étrangères, tandis que celui de la Défense a accusé Kiev d'avoir "orchestré" la frappe pour "empêcher le départ de la population de la ville afin de pouvoir l'utiliser comme bouclier humain".