Ukraine 2:03
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Marion Gauthier , modifié à
Près de la frontière, les habitants de Kharkiv n'arrivent pas à y croire. La menace d'une invasion russe semble encore improbable et pourtant. Ils sont nombreux à se préparer à l'éventualité de devoir plier bagages en cas d'invasion des troupes du pays voisin. Reportage au cœur de la ville à 40km de la frontière russe.
REPORTAGE

Kharkiv est plus près de la frontière que Kiev, mais ne semble pas pour le moment plus inquiète des mouvements de son mauvais voisin, comme l'appelle Giorgi. Plus de 100.000 Russes se sont déjà rassemblés en avril dernier aux portes de l'Ukraine. Ce père de famille est incrédule quant à la possibilité d'une invasion, mais il est préparé. 

Giorgi confie : "Ils avaient déjà fait une valise d'urgence en 2014 et je peux rapidement emballer mes vêtements et partir. Il y a de la colère et de l'angoisse. Toute une gamme d'émotions négatives, mais nous sommes habitués à cela. Je crois que je devrais faire assez longtemps pour voir ce pays en paix." 

Des souvenirs enfouis des débuts de la guerre en 2014

Sur une place se trouve une tente bleu et jaune aux couleurs de l'Ukraine qui rappelle les débuts de la guerre en 2014 avec les pro-russes dans le proche Donbass. Des collectes avaient alors été organisées ici et c'est à présent un lieu de mémoire. Sur place, on retrouve une policière. Elle vient de la région de Lougansk et elle est l'une des très nombreux déplacés de ce conflit. Elle ne veut pas croire à une répétition de l'histoire.

"J'espère qu'il ne se passera rien ici", déplore la policière au micro d'Europe 1. "J'ai vu les combats dans ma ville, celle où je suis né et où j'ai vécu, elle est occupée depuis sept ans maintenant. Il n'y a rien de bien là-bas. Les gens continuent d'y vivre, mais ce n'est pas une vie, c'est de la survie."

La policière affiche malgré tout un sang-froid à la mesure des épreuves traversées pour fuir sa région natale. La jeune femme assure que les tensions récentes n'ont pas changé son quotidien et qu'aucune instruction particulière ne leur a été donnée.