Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 339e jour de l'invasion russe

doneskt
L'armée russe Wagner avait assuré avoir pris la région de Donestk. (Illustration) © Ihor Tkachov / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Au 339e jour de la guerre en Ukraine, l'armée ukrainienne a affirmé dimanche avoir repoussé une attaque près du village de Blahodatne situé dans la région de Donestk, tandis que le groupe paramilitaire russe privé Wagner assurait en avoir pris le contrôle. D'un autre côté, la Corée du Nord a démenti fournir des armes à la Russie.
L'ESSENTIEL

L'armée ukrainienne a affirmé dimanche avoir repoussé une attaque près du village de Blahodatne situé dans la région de Donestk (est de l'Ukraine), tandis que le groupe paramilitaire russe privé Wagner assurait en avoir pris le contrôle. Les troupes de Kiev ont "repoussé des attaques près (...) de Blahodatne" et de treize autres localités dans la région de Donestk, a assuré l'état-major ukrainien dans son communiqué quotidien. Mais le groupe Wagner avait annoncé un peu plus tôt que ses unités avaient pris le contrôle de ce village.

Les informations principales :

  • L'armée ukrainienne a affirmé avoir repoussé une attaque près de Blahodatne, dans le Donestk
  • Le groupe Wagner avait annoncé en avoir pris le contrôle
  • La Corée du Nord a démenti fournir des armes à la Russie
  • Des bombardements russes sur des quartiers résidentiels de Kherson ont fait au moins trois morts

"Les unités de Wagner PMC ont pris Blahodatne. Blahodatne est sous notre contrôle", a affirmé Evguéni Prigojine, chef du groupe paramilitaire, cité par son service de presse. Le ministère russe de la Défense n'a pas confirmé à ce stade. Moscou a fait de la capture de la totalité de la région séparatiste de Donestk --dont le président russe Vladimir Poutine a proclamé l'annexion fin septembre-- le principal objectif du conflit en Ukraine. Kiev a récemment indiqué que les troupes russes avaient accru leurs attaques dans l'est du pays, en particulier contre les villes de Vougledar et de Bakhmout.

La Russie s'est emparée courant janvier, après d'intenses combats, de la ville de Soledar ce qui a constitué sa première victoire après plusieurs mois de défaites sur les champs de bataille. Blahodatne se trouve au nord de Bakhmout, ville convoitée depuis de longs mois par Moscou et où se déroulent certains des combats les plus violents depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022. Par ailleurs, le gouverneur local Pavlo Kirilenko a signalé dimanche que cinq civils avaient été tués lors d'attaques menées dans la région de Donetsk au cours de la journée écoulée, dont une personne à Bakhmout.

 

La Corée du Nord dément fournir des armes à la Russie

La Corée du Nord a démenti dimanche fournir des armes à Moscou après que Washington l'a accusée de livrer des roquettes et des missiles au groupe paramilitaire russe Wagner, engagé en Ukraine. La semaine dernière, le porte-parole du Conseil de sécurité de la Maison Blanche, John Kirby, a diffusé des images du renseignement américain montrant de supposés wagons russes revenir de Corée du Nord chargés d'équipements militaires, dont des roquettes pour Wagner. Dans la foulée, les Etats-Unis ont désigné Wagner comme une "organisation criminelle" et déclaré transmettre ces enregistrements à l'ONU dans le cadre des sanctions visant Pyongyang.

Un haut représentant du gouvernement nord-coréen a dénoncé dimanche "une tentative stupide de justifier" les futurs envois d'armes à l'Ukraine par Washington, qui a promis jeudi 31 chars d'assaut Abrams à Kiev. Cité par l'agence de presse officielle KCNA, le directeur général du Département des affaires américaines nord-coréen, Kwon Jong Gun, a rejeté cette "rumeur créée de toutes pièces" et a prévenu les États-Unis qu'ils s'exposeraient à un "résultat vraiment indésirable" s'ils continuaient à la répandre. "Essayer de ternir l'image de (la Corée du Nord) en fabriquant une chose qui n'existe pas est une grave provocation qui ne peut jamais être permise et ne peut que déclencher une réaction", a-t-il ajouté.

Kim Yo Jong, l'influente sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, avait critiqué dès vendredi les promesses d'envoi d'armes à l'Ukraine par les États-Unis, les accusant de "franchir encore plus loin la ligne rouge". La Russie est, avec la Chine, l'un des rares alliés internationaux de Pyongyang et a déjà aidé directement le régime nord-coréen. À part la Syrie et la Russie, la Corée du Nord est le seul pays à avoir reconnu l'indépendance de Lougansk et de Donetsk, deux régions séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine.

La Russie, l'un des cinq membres permanents au Conseil de sécurité de l'ONU, a longtemps plaidé contre le durcissement des sanctions internationales contre la Corée du Nord et a même demandé leur assouplissement pour des raisons humanitaires. À l'occasion d'une rencontre dimanche à Séoul avec le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Park Jin, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a exprimé des inquiétudes quant à la posture de Pyongyang, tant au niveau de ses "dangereux" tests militaires que de son "soutien à l'effort de guerre de la Russie" en Ukraine.

Kim Jong Un a déclaré en 2022 vouloir que son pays détienne la force nucléaire la plus puissante du monde, qualifiant en septembre d'"irréversible" le statut de puissance nucléaire du Nord. Séoul et Washington prêtent à Pyongyang l'intention de mener prochainement un nouvel essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017.

Des bombardements russes font 3 morts à Kherson

Des bombardements russes sur des quartiers résidentiels de la ville ukrainienne de Kherson (sud) ont fait au moins trois morts dimanche, ont indiqué les autorités locales. Dans une zone sous contrôle russe de la région voisine de Zapororijjia, également dans le sud du pays, les autorités installées par Moscou ont indiqué de leur côté que quatre personnes avaient été tuées par une frappe ukrainienne sur un pont de chemin de fer. Le front dans le sud de l'Ukraine, où l'armée russe a dû abandonner Kherson en novembre, a été dernièrement beaucoup plus calme que celui de l'est de pays où se déroulent des combats acharnés, mais les bombardements de part et d'autre n'ont jamais cessé et les combats ont repris cette semaine dans la région de Zaporijjia.

"L'artillerie ennemie a frappé les zones résidentielles de la ville", a indiqué sur les réseaux sociaux l'administration régionale. Elle a ajouté qu'un hôpital, une école, une station de bus, une poste, une banque et des immeubles d'habitation avaient été touchés. Ces frappes ont fait trois morts et six blessés dont une infirmière, selon la même source. Le chef de l'administration prorusse installée par Moscou à Zaporijjia, Evgueni Balitski, a de son côté accusé l'Ukraine d'avoir commis "une frappe avec des lanceurs de roquettes multiples Himars contre un pont de chemin de fer enjambant la rivière Molotchnaïa". "Quatre membres d'une brigade de cheminots ont été tués, cinq ont été blessés et sont pris en charge médicalement", a-t-il ajouté. 

Le pont se trouve dans le villa de Svetlodinskoïe, au nord de la ville de Melitopol contrôlée par les forces russes. Selon la même source, des travaux étaient en cours sur cette infrastructure.