Kramatorsk 2:20
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Au 44e jour de l'invasion russe, au moins 52 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées dans une frappe de missile vendredi sur la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, tandis que de hauts responsables européens se sont rendus à Boutcha, ville symbole des atrocités dont est accusée la Russie. Europe 1 fait le point sur la situation.
L'ESSENTIEL

Au moins 52 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées dans une frappe de missile vendredi sur la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, tandis que de hauts responsables européens se sont rendus à Boutcha, ville symbole des atrocités dont est accusée la Russie. Un "mal sans limite" selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, une "horrible atrocité" commise par Moscou pour le président américain Joe Biden, un "crime contre l'humanité" selon la diplomatie française : le massacre de Kramatorsk a suscité une vague de condamnations occidentales, mais Moscou a nié toute responsabilité, au 44e jour de l'invasion russe du pays.

Les principales informations : 

- Au moins 52 morts dans une attaque de la gare de Kramatorsk, lieu d'évacuation des civils

- Craignant une offensive russe dans l'est du pays, les autorités ukrainiennes ont à nouveau appelé les civils à quitter cette partie du pays

- Von der Leyen met en avant "l'avenir européen" de l'Ukraine

- un couvre-feu à Odessa

- la région de Soumy libérée des forces russes

Lourd bilan à la gare de Kramatorsk

Au moins 52 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées et une centaine blessées vendredi dans un tir de de missile sur la gare de Kramatorsk (est), d'où partaient depuis plusieurs jours des milliers de personnes évacuées vers le reste du pays. Moscou a immédiatement démenti être responsable de la frappe, affirmant ne pas disposer du type de missile utilisé, et a accusé Kiev d'avoir "orchestré" le tir pour empêcher les civils de fuir. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "mal sans limite" déchaîné par la Russie.

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, a condamné une "attaque aveugle" tandis que le président américain Joe Biden a accusé Moscou d'avoir commis une "horrible atrocité". Ce bombardement est constitutif d'un "crime contre l'humanité", selon le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.

"L'avenir européen" de l'Ukraine, selon von der Leyen

"La Russie va sombrer dans la décomposition économique, financière et technologique, tandis que l'Ukraine marche vers un avenir européen", a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors d'une conférence de presse à Kiev avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Avant cela, Mme von der Leyen, accompagnée du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s'était rendue à Boutcha, pour voir notamment les fosses communes creusées pour y enterrer les dizaines de civils tués. Le chancelier autrichien Karl Nehammer a quitté Vienne vendredi pour l'Ukraine et se rendra samedi à Kiev et à Boutcha, selon une déclaration transmise à l'AFP.

Couvre-feu samedi soir à Odessa

Un couvre-feu sera en vigueur de samedi soir à lundi matin à Odessa, le grand port ukrainien sur la mer Noire, face à la "menace" de frappes de missiles, ont annoncé les autorités locales. Après le bombardement de la gare de Kramatorsk, "une menace d'attaque au missile plane à Odessa".

La région de Soumy "libérée" des forces russes

La région de Soumy, frontalière de la Russie dans le nord-est de l'Ukraine, a été totalement "libérée" des forces russes, a annoncé vendredi le chef de l'administration régionale, ajoutant toutefois que la zone n'était "pas sûre" et que des opérations de déminage étaient en cours.

Londres sanctionne les filles de Poutine

Après Washington et Bruxelles, le Royaume-Uni a sanctionné vendredi les deux filles du président russe Vladimir Poutine et celle de son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, disant vouloir s'en prendre au "train de vie fastueux du cercle rapproché du Kremlin". Elles sont désormais interdites d'entrée sur le territoire britannique, où tout éventuel actif sera gelé.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a par ailleurs annoncé renforcer l'aide militaire à l'Ukraine, avec l'envoi de missiles antichars et antiaériens.

Des pourparlers en Turquie

La Russie et l'Ukraine sont toujours "d'accord" pour se retrouver pour des négociations en Turquie malgré les récentes exactions commises sur le terrain, a affirmé vendredi un haut responsable turc. Le volet diplomatique de la crise ne laisse transparaître aucun signe de progrès depuis la dernière session de pourparlers en direct entre les deux pays, le 29 mars à Istanbul, a-t-il souligné.

Des marins bloqués dans les ports ukrainiens

Deux agences de l'ONU ont appelé vendredi à une action urgente pour venir en aide à environ un millier de marins qui se trouvent bloqués dans les eaux et ports ukrainiens depuis l'invasion russe. Selon l'Organisation internationale du travail et l'Organisation internationale pour les migrations, plus de 100 navires de commerce ne peuvent quitter les ports d'Ukraine et les eaux voisines.

La situation à Borodianka est "bien plus horrible" qu'à Boutcha

Alors que la Russie multiplie ses attaques dans le sud et l'est, Kiev - où sont attendus vendredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du chef de la diplomatie de l'UE Joseph Borrell -, constate la véritable étendue des dégâts dans des régions désormais abandonnées par les forces de Moscou.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que les destructions à Borodianka, près de Kiev, étaient pires par rapport à Boutcha, où les images de cadavres dans les rues ont suscité une indignation internationale. Vingt-six corps ont été extraits par les secouristes ukrainiens des décombres de deux immeubles d'habitation à Borodianka, au nord-ouest de Kiev, a annoncé jeudi sur Facebook la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova.

Dans un message vidéo jeudi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que la situation à Borodianka est "bien plus horrible" qu'à Boutcha. "Il y a plus de victimes". Mais c'est aussi à l'est du pays, désormais cible prioritaire de Moscou, que l'attention se porte. Le porte-parole du Kremlin a reconnu jeudi que les forces russes avaient déjà subi dans cette région "des pertes militaires importantes", évoquant une "immense tragédie".

Redoutant une offensive contre ces régions, les autorités ukrainiennes ont à nouveau appelé la population civile à les quitter. "Toutes les horreurs que nous avons connues risquent d'empirer. Ne vous condamnez par à la mort vous-mêmes! Partez! Les prochains jours seront la dernière chance" pour une évacuation, a lancé Serguiï Gaïdaï.