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Xavier Yvon avec AFP, édité par Romain David , modifié à
Le président américain Donald Trump a indiqué qu'il avait été testé positif au Covid-19, l'obligeant à se mettre en quarantaine. Ses symptômes sont légers et il va recevoir un traitement expérimental. Cette annonce vient bousculer une campagne électorale qui s'est accélérée mardi, avec le premier débat entre Donald Trump et le démocrate Joe Biden.
DÉCRYPTAGE

Coup de tonnerre dans la campagne américaine pour la Maison-Blanche : à 32 jours de l’élection, Donald Trump a été déclaré positif au Covid-19. Le président sortant va bien, selon son médecin, et va devoir rester isolé à la Maison-Blanche jusqu'à nouvel ordre. Toutefois, son état de santé pourrait avoir de multiples implications, notamment sur le cours de la campagne électorale.

Que sait-on de l’état de santé de Donald Trump ?

Donald Trump va rester enfermé à la Maison-Blanche pour une durée encore indéterminée. Le président américain a annulé tous ses rendez-vous, notamment le meeting qu’il devait tenir vendredi en Floride. Comment fera-t-il campagne ? Pourra-t-il participer au prochain débat dans 13 jours ? Autant de questions qui restent encore sans réponse. Il y a désormais une incertitude sur sa capacité à finir la campagne. Même s’il assure se sentir bien pour le moment et que son chef de cabinet évoque des "symptômes légers", Donald Trump a 74 ans et fait donc partie des personnes à risques. "Deux groupes ont un risque plus élevé de faire des formes graves : les personnes de plus de 60 ans et celles qui ont d'autres problèmes de santé", rappelle l’Organisation mondiale de la santé sur son site internet.

Avec 110 kilos pour 1,90 mètre, soit un indice de masse corporelle de 30,5, Donald Trump peut également être considéré comme obèse. "Le lien est avéré entre obésité et risque de complication, à cause des pathologies annexes (diabète ou hypertension, souvent associés à l'obésité, ndlr), mais également indépendamment de celles-ci", relève le ministère français de la Santé.

D'après le médecin de la Maison-Blanche, Donald Trump souffre de "fatigue" mais garde "bon moral". Il va être traité par des anticorps de synthèse, un traitement expérimental développé par le laboratoire Regeneron, et qui a donné des résultats préliminaires encourageants dans des essais cliniques sur un petit nombre de patients, indique la Maison-Blanche. En ce qui concerne les "étapes suivantes", le président a été placé entre les mains d'experts qui vont l'examiner. 

Pourquoi peut-on redouter l’existence d’un cluster dans l’entourage présidentiel ?

On ignore encore dans quelle mesure l’entourage de Donald Trump a été exposé au virus, toutefois ses proches ne portaient pas de masques avant et pendant le débat. Son épouse, Melania, a également été contaminée, mais leur fils unique Barron a été testé négatif. Tout est parti d’une conseillère très proche, Hope Hicks, une fidèle de la famille Trump souvent présentée comme la communicante qui murmure à l’oreille du président. Elle a voyagé avec lui plusieurs fois cette semaine à bord d’Air Force One, en compagnie de la garde rapproché de Donald Trump : ses deux premiers fils, sa fille, son gendre, son directeur de cabinet, sa porte-parole et ses principaux conseillers.

La Maison-Blanche pourrait devenir un foyer épidémique, même si les premiers résultats sont encourageants : le vice-président des États-Unis Mike Pence a été testé négatif vendredi matin, quelques heures après l'annonce du test positif du président Donald Trump, a annoncé la Maison-Blanche.

Du côté de Joe Biden, la distanciation physique avec Donald Trump pendant le débat mardi soir semble l'avoir protégé, puisque le champion démocrate a déclaré avoir été testé négatif au Covid-19, tout comme sa femme. 

Quelle conséquences politiques pourraient avoir la contamination de Donald Trump

La maladie de Donald Trump va aussi affecter son message : depuis des mois le "commander in chief" minimise la sévérité de la pandémie, il a moqué le port du masque et insisté pour que les Etats rouvrent leur économie. Désormais, le virus apparaît comme incontrôlable, même à l’intérieur de la Maison-Blanche. 

L’état de santé de Donald Trump remet également la pandémie au cœur de la campagne, alors que le président sortant tentait d’imposer ses thèmes : la sécurité et la Cour suprême, espérant justement faire oublier sa mauvaise gestion de la crise du coronavirus.

Certains experts avaient également conseillé de protéger et d’isoler la patronne de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, parce qu’elle est le troisième personnage de l’État, et se retrouverait aux commandes au cas où le président et le vice-président seraient empêchés.

L’armée américaine a elle été mise en alerte pendant quelques instants avant l’annonce officielle de la contamination du président. Deux avions militaires ont décollé, ces appareils servant à relayer les commandes de frappes nucléaires. Ils se sont rendus bien visibles aux radars étrangers. Il s’agit d’une manœuvre de dissuasion : le Pentagone signifie ainsi aux autres puissances que même avec un président malade les États-Unis peuvent répliquer à une attaque.