Donald Trump continue de nier la victoire de Joe Biden à la présidentielle. 1:31
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Alexis Guilleux et AFP, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Lors d'un appel diffusé par le "Washington Post", le président américain demande à Brad Raffensperger, l'élu républicain en charge des élections dans l'Etat de Géorgie, de "trouver" les bulletins de vote nécessaires pour annuler sa défaite. 

Donald Trump a demandé samedi à un haut responsable de "trouver" les bulletins de vote nécessaires pour annuler sa défaite dans l'Etat de Géorgie, au cours d'un appel stupéfiant diffusé dimanche par le Washington Post. La "voix du désespoir" selon la future vice-présidente Kamala Harris.

Le président américain, qui refuse toujours de concéder sa défaite à la présidentielle du 3 novembre, a tenté, lors d'une longue conversation téléphonique, de rallier à sa cause Brad Raffensperger, l'élu républicain en charge des élections dans cet Etat, en alternant pressions et cajoleries.

 

"Tout ce que je veux, c'est trouver 11.780 bulletins"

"Il n'y a pas de mal à dire que vous avez recalculé", lui a-t-il notamment déclaré, selon un enregistrement de la discussion réalisé à son insu et rendu public par le Washington Post, puis d'autres médias. "Tout ce que je veux, c'est trouver 11.780 bulletins (...) parce que nous avons gagné cet Etat", a-t-il justifié, alors que la victoire du démocrate Joe Biden en Géorgie avec environ 12.000 voix d'écart a été confirmée par un recomptage et des audits.

Invoquant des "rumeurs" de fraudes, Donald Trump a jugé, d'une voix étranglée par l'émotion, "injuste que l'élection (lui) ait été volée".  "Vous savez ce qu'ils ont fait et vous n'en parlez pas : c'est un délit, vous ne pouvez pas laisser ça avoir lieu, c'est un gros risque pour vous", a-t-il ajouté, menaçant. Il assure que des milliers de morts ont voté et des bulletins comptés trois fois. Brad Raffensberger, qui était accompagné d'un avocat de l'Etat, n'a pas cédé. "Nous pensons que nos chiffres sont bons", a-t-il sobrement rétorqué.

Une onde de choc à Washington

La diffusion de cet enregistrement, que la Maison Blanche n'a pas souhaité commenter, a immédiatement suscité une onde de choc à Washington. "Le mépris de Trump pour la démocratie est mis à nu", a notamment commenté l'élu démocrate Adam Schiff, en jugeant ses pressions "potentiellement répréhensibles". Sa consoeur Debbie Wasserman Schultz a dénoncé l'acte d'un "président désespéré et corrompu". La future vice-présidente, Kamala Harris, elle, parle de "voix du désespoir".

"C'est accablant", a pour sa part tweeté l'élu républicain Adam Kinzinger, en appelant les membres de son parti à ne pas suivre le président dans sa contestation des résultats. "Vous ne pouvez pas faire ça en ayant la conscience tranquille", leur a-t-il lancé.

Joe Biden doit prêter serment le 20 janvier

Donald Trump s'est lancé dès novembre dans une croisade pour nier la victoire de Joe Biden mais a essuyé des échecs systématiques devant la justice et auprès des élus locaux, y compris républicains, qui ont tenu face à ses pressions.

Le collège électoral a déclaré le 14 décembre la victoire au démocrate avec 306 grands électeurs contre 232 au président sortant, un score qui doit être certifié mercredi au Congrès en vue de la prestation de serment du 46e président des Etats-Unis le 20 janvier. 12 sénateurs républicains ont annoncé leur intention de s'opposer à cette certification.