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Le cabinet de sécurité israélien donne son feu vert à l'accord de trêve avec le Hamas

Frédéric Simon avec AFP - Mis à jour le . 5 min

La trêve, annoncée mercredi par le Qatar et les États-Unis, doit prendre effet dimanche ou lundi. Le cabinet de sécurité israélien donne son feu vert à l'accord de trêve avec le Hamas. Elle prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans le territoire palestinien, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir vendredi après la finalisation des derniers détails d'un accord pour une trêve à Gaza et la libération des otages, a indiqué le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Washington se disant "confiant" sur un début du cessez-le-feu dimanche ou lundi.

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Les informations à retenir :

  • Le cabinet de sécurité israélien donne son feu vert à l'accord de trêve avec le Hamas
  • La trêve prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans le territoire palestinien, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
  • Emmanuel Macron assure ce vendredi que les Franco-Israéliens Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi sont dans la liste des otages prochainement libérés.
  • L'accord pourrait entrer en vigueur dimanche ou lundi pour une première phase comprenant "un cessez-le-feu total".
  • Le Hamas a averti que "toute agression, tout bombardement" israélien sur Gaza mettait les otages en danger.
  • La trêve à Gaza "n'aurait jamais eu lieu" sans mon équipe, affirme Donald Trump.

Libération de 33 otages israéliens

La libération des otages prévue dans la première phase de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas devrait commencer dimanche, ont annoncé vendredi les services du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"Sous réserve de l'approbation [de l'accord] par le cabinet de sécurité et le gouvernement, et de la mise en œuvre de l'accord, la libération des otages pourra avoir lieu selon le plan prévu, les [premiers] otages devant être libérés dès dimanche", indique un communiqué du bureau de Benjamin Netanyahu.

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Emmanuel Macron assure que les Franco-Israéliens Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi sont dans la liste des otages prochainement libérés

Ce vendredi, Emmanuel Macron a annoncé que les deux Franco-Israéliens, Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi, figurent dans la liste des 33 otages qui doivent être libérés dans la première phase de l'accord de Gaza.

La trêve, annoncée mercredi par le Qatar et les États-Unis, devrait donc prendre effet dimanche si elle est votée par le gouvernement israélien. Elle prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans le territoire palestinien, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

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La fin définitive de la guerre sera négociée durant cette première phase. "Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a été informé par l'équipe de négociation que des accords ont été conclus pour la libération des otages", a indiqué son bureau dans un communiqué.

Le Hamas prévient que "toute agression, tout bombardement" israélien sur Gaza met en danger les otages

Les dirigeants des pays du G7 ont qualifié l'accord d'"importante nouvelle" et appelé le Hamas et Israël à "garantir sa pleine mise en œuvre et la fin définitive des hostilités", dans un communiqué.

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Le Premier ministre israélien est assuré d'obtenir une majorité malgré l'opposition de ministres d'extrême droite. L'un d'eux, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, a déclaré jeudi qu'il démissionnerait si le gouvernement adoptait l'accord de trêve "irresponsable" avec le Hamas, sans pour autant quitter la coalition autour de M. Netanyahu.

Israël avait affirmé jeudi que le Hamas était revenu "sur certains points" de l'accord pour "extorquer des concessions de dernière minute". Mais un haut dirigeant du Hamas, Sami Abou Zouhri, a rejeté ces accusations. Le mouvement islamiste a aussi averti que "toute agression, tout bombardement" israélien sur Gaza mettait les otages en danger.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est toutefois dit "confiant" sur l'entrée en vigueur de l'accord. "Je m'attends à ce que la mise en œuvre commence, comme nous l'avons dit, dimanche", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse d'adieu à Washington. L'Égypte, qui a participé aux efforts de médiation avec le Qatar et les États-Unis, a appelé à la mise en œuvre "sans délai" de l'accord.

Dans la bande de Gaza, où l'annonce de la trêve avait déclenché des scènes de joie, des frappes israéliennes ont fait 81 morts en 24 heures, avait indiqué le ministère de la Santé du Hamas jeudi. La Défense civile a fait état d'une "forte intensification" des bombardements, qui se sont poursuivis durant la journée. L'armée a déclaré avoir frappé environ "50 cibles" en 24 heures.

Accélération des négociations

La guerre, qui a provoqué à Gaza un niveau de destructions "sans précédent dans l'histoire récente", selon l'ONU, avait été déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 94 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46.788 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La trêve à Gaza "n'aurait jamais eu lieu" sans mon équipe, affirme Trump

L'annonce de l'accord a suivi une accélération des négociations, qui piétinaient depuis plus d'un an, à l'approche du retour lundi de Donald Trump à la Maison Blanche. Ce dernier a assuré jeudi que l'accord n'aurait jamais été conclu sans la pression exercée par lui et sa future administration. "Nous avons changé le cours des choses, et nous l'avons changé rapidement, et franchement, il vaudrait mieux que ce soit fait avant que je ne prête serment", a-t-il ajouté s'exprimant dans un podcast conservateur.

L'accord doit entrer en vigueur dimanche pour une première phase comprenant "un cessez-le-feu total", selon le président américain Joe Biden, la libération de 33 otages, parmi lesquels des femmes, des enfants et des personnes âgées, un retrait israélien des zones densément peuplées et une augmentation de l'aide humanitaire.

Israël de son côté "libèrera des centaines de prisonniers palestiniens", a indiqué M. Biden. La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages, a-t-il ajouté.

L'après-guerre en suspens

La troisième et dernière étape doit être consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité. Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième phase, à savoir "une fin définitive de la guerre", selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani. Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la quasi-totalité de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés.

Le cessez-le-feu laisse en suspens l'avenir politique de Gaza, où le Hamas s'est emparé du pouvoir en 2007. Pilonné pendant 15 mois par l'armée israélienne, le mouvement islamiste apparaît très diminué mais encore loin d'être anéanti, contrairement à l'objectif qu'avait fixé Benjamin Netanyahu.