Syrie : Damas poursuit son offensive, "catastrophe médicale" dans la Goutha

Ghouta orientale, aide humanitaire crédit : HAMZA AL-AJWEH / AFP - 1280
Quelque 400.000 civils vivent assiégés dans la Ghouta depuis 2013, touchés par des pénuries de nourritures et de médicaments. © HAMZA AL-AJWEH / AFP
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avec AFP
"Le matériel médical est extrêmement limité, les infrastructures médicales ont été frappées et le personnel médical est à bout de forces", a déclaré l'organisation Médecins sans Frontières. 

L'armée syrienne poursuivait samedi son offensive sur le fief rebelle de la Goutha orientale, où l'organisation Médecins sans Frontières (MSF) a dénoncé une "terrible catastrophe médicale".

Un personnel médical "à bout". Dans la Goutha orientale près de Damas, MSF a réclamé l'entrée sans entraves de matériel médical. "Le matériel médical est extrêmement limité, les infrastructures médicales ont été frappées et le personnel médical est à bout de forces".

La veille, un convoi de 13 camions transportant de la nourriture avait finalement pu entrer dans l'enclave pour distribuer de l'aide qui n'avait pu être déchargée lundi, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Quelque 400.000 civils y vivent assiégés par le régime depuis 2013, touchés par des pénuries de nourritures et de médicaments.

Une distribution sous les bombes. C'est la deuxième fois depuis le début de l'offensive que des camions transportant de l'aide parviennent à pénétrer dans l'enclave, où une trêve quotidienne de cinq heures a été décrétée par la Russie il y a plus d'une semaine. L'aide a été distribuée à Douma en dépit des bombardements sur cette principale ville de l'enclave. Vendredi, les bombardements ont tué 15 civils, selon l'OSDH.

Une "tragédie humaine". Alors que le conflit en Syrie entre le 15 mars dans sa huitième année, le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a évoqué "une tragédie humaine aux dimensions colossales". Plus de 340.000 personnes ont péri et des millions d'autres ont été jetées à la rue en sept ans de guerre.

 

Premières expulsions de djihadistes

Évoquant des "consultations avec les Nations unies et des parties internationales", Jaich al-Islam, l'un des principaux groupes rebelles de la Ghouta, a assuré vendredi que le premier groupe à sortir de l'enclave était composé de djihadistes qu'il détenait.

Cette première évacuation dans la Ghouta, qui ne concernerait que 13 combattants et leur famille selon la télévision d'Etat syrienne et une ONG, intervient alors que le pouvoir de Bachar al-Assad a lancé le 18 février une offensive d'une rare violence contre le bastion rebelle, le dernier aux portes de la capitale Damas.

La télévision étatique syrienne a filmé, en direct, des combattants à bord d'un unique bus, certains à l'apparence très jeune, d'autres avec une capuche rabaissée sur la tête. Ces évacuations interviennent après trois semaines de bombardements du régime et de son allié russe qui ont tué près de 950 civils, selon l'OSDH. Les forces de Damas ont déjà reconquis plus de la moitié de l'enclave rebelle. Grâce à l'aide militaire de la Russie, les forces prorégime ont enchaîné les victoires contre les rebelles et les djihadistes, parvenant à reprendre le contrôle de plus de la moitié du territoire syrien.