
C'est historique : pour la première fois, le pape François voyage à l'étranger avec un chef protestant, l'archevêque de Canterbury à la tête de l'Église anglicane. Ils sont tous les deux depuis ce vendredi en déplacement au Soudan du Sud. Il s'agit du plus jeune État du monde, né d'une scission en 2011 avec le Nord, mais toujours en proie à un conflit interne qui oppose deux clans de confession chrétienne. C'est dans ce contexte tendu que les deux leaders religieux ont donc posé le pied sur le sol soudanais.
Une communauté chrétienne déchirée par la guerre
Le Soudan du Sud est une ancienne colonie britannique, majoritairement chrétienne à 60 %. Beaucoup de catholiques, mais aussi de nombreux anglicans, y habitent, parfois opposés les uns aux autres, comme ces deux personnalités politiques qui se disputent actuellement le pouvoir. L'une est catholique, l'autre est protestante.
L'objectif pour François, qui reconnaît, en venant avec le leader anglican, l'importance du protestantisme en Afrique est donc de porter un message de paix qui ait du poids. "C'est très important pour nous pour manifester un sens de l'unité chrétienne. C'est un geste très important", abonde Peter Hooper, responsable de la communauté anglicane en France.
La situation reste très instable dans ce pays où la guerre a longtemps fait rage. Entre 2013 et 2018, près de 400.000 personnes sont décédées. Et malgré un accord de paix, les attaques continuent ce jeudi, juste avant l'arrivée de François. Une vingtaine de civils ont été tués dans le sud du pays.