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Sites énergétiques ukrainiens : l'ordre de Poutine de ne pas frapper «a expiré» selon le Kremlin

Europe 1 avec l'AFP . 3 min
Le Kremlin dénonce les "plans de militarisation" de l'Europe
Le Kremlin (Illustration) AFP / © Alexander NEMENOV / AFP

Fin du moratoire sur les frappes russes visant les sites énergétiques ukrainiens. Ce vendredi 18 avril, le Kremlin a annoncé "l'expiration" du moratoire, entré en vigueur le mois dernier et d'une durée de 30 jours. Une annonce qui réduit les chances d'un "deal" entre l'Ukraine et à la Russie chapeauté par l'administration Trump.

Le Kremlin a considéré comme "expiré" le moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques, entré en vigueur en mars pour 30 jours, quelques heures après que les États-Unis ont menacé vendredi de quitter la table des négociations si Moscou et Kiev tergiversent trop en vue d'un règlement du conflit.

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Un accord "violé" à de multiples reprises

Cette annonce éloigne, à ce stade, la perspective d'un arrêt imminent des combats, après plus de trois ans d'invasion russe, alors que Donald Trump veut tout faire pour arracher "un deal" entre l'Ukraine et la Russie et obtenir la paix au plus vite.

En parallèle, de nouvelles frappes russes nocturnes ont fait au moins deux morts et plusieurs dizaines de blessés dans les villes de Kharkiv et Soumy, selon les autorités ukrainiennes.

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La Maison Blanche s'était félicitée en mars d'avoir obtenu, séparément, l'accord de Moscou et de Kiev pour un arrêt des attaques visant les infrastructures énergétiques du camp adverse. Environ un mois plus tard, il est remis au placard par le Kremlin.

"Le mois de moratoire a en effet expiré", a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, en réponse à une question de l'AFP.

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Et de préciser : que "pour le moment, il n'y a pas eu d'autres instructions de la part du commandant en chef suprême, le président Poutine", actant ainsi la fin, côté russe, de ce fragile accord, vu toutefois comme "un certain progrès".

Dans les faits, un certain flou persistait déjà sur ses conditions et la date réelle de son entrée en vigueur, les Russes disant le 18 mars à l'issue d'un appel entre Vladimir Poutine et Donald Trump, et Kiev quelques jours plus tard, après des pourparlers avec les Américains.

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De surcroît, Kiev comme Moscou s'accusaient presque quotidiennement de le violer, symbole de sa fragilité et de la difficulté à s'assurer de son respect. Avant l'annonce de cette trêve limitée aux sites énergétiques, Donald Trump avait initialement proposé un cessez-le-feu inconditionnel et complet, dont le principe avait été accepté par Kiev, mais écarté par Vladimir Poutine.

"Déterminer" si la paix est "faisable ou non" 

Vendredi 18 avril, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a ainsi verbalisé l'impatience de Washington, à l'issue de réunions organisées la veille avec les Ukrainiens et les Européens à Paris. "Nous devons déterminer dans les prochains jours si la paix est faisable ou non", a-t-il déclaré.

Il a menacé de "passer à autre chose" si les États-Unis venaient à établir que la paix "n'est pas possible", contrastant avec les propos de Donald Trump qui promettait pendant sa campagne électorale de mettre fin à la guerre en Ukraine "en 24 heures".

"Les États-Unis ont d'autres priorités", a lancé Marco Rubio à son départ de France, affirmant que Washington ne voulait pas que le dossier ukrainien traîne pendant "des semaines et des mois". Américains, Européens et Ukrainiens sont convenus de se retrouver la semaine prochaine à Londres pour une nouvelle réunion.

Or, depuis deux mois, Donald Trump a effectué un revirement spectaculaire et inattendu avec la Russie, utilisant à plusieurs reprises la rhétorique de Moscou notamment sur les origines du conflit, faisant craindre à Kiev la fin du précieux soutien militaire américain.

Les Européens ont, eux, été jusque-là mis à l'écart des négociations lancées par Washington.

Certains, le président français Emmanuel Macron en tête, poussent l'idée de la mise en place future d'un contingent de la paix européen en Ukraine une fois un éventuel cessez-le-feu établi. Mais cette option divise parmi les alliés de Kiev et reste une ligne rouge pour Moscou.

De son côté, Marco Rubio a appelé jeudi son homologue russe Sergueï Lavrov pour lui transmettre le "même message" qu'aux Européens et aux Ukrainiens : "la paix est possible si toutes les parties s'engagent à parvenir à un accord", mettant ainsi la pression sur Kiev et Moscou.

Nouvelles attaques russes à Soumy

En Ukraine, les attaques russes ne faiblissent pas. Une personne est morte et au moins 98 ont été blessées, dans une attaque de missile contre Kharkiv, selon un dernier bilan du maire, Igor Terekhov. A Soumy, où 35 personnes ont péri dimanche dans une double-frappe de l'armée russe, une nouvelle attaque de drones a fait un mort et un blessé, a par ailleurs indiqué l'administration militaire locale.

De son côté, l'armée russe a affirmé dans un communiqué vendredi que ces frappes avaient visé des sites "militaires ukrainiens". En parallèle, Américains et Ukrainiens ont signé jeudi 17 avril un "mémorandum d'intention", première étape visant à conclure un accord complexe sur l'accès aux ressources naturelles et aux minerais critiques de l'Ukraine.

Publié vendredi par Kiev, le mémorandum précise que le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal se rendrait la semaine prochaine à Washington pour des négociations et assure qu'Américains et Ukrainiens visent à conclure leur négociations sur l'accord d'ici le 26 avril.

La veille, Donald Trump avait assuré que l'accord bilatéral serait signé "jeudi prochain".