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Rémy Trieau, édité par Loane Nader , modifié à
Le double séisme qui a tué au moins 44.000 personnes a engendré un grand mouvement de solidarité en Turquie, où désormais, les missions de sauvetage laissent place au nettoyage des dégâts matériels. Trois semaines plus tard, quelle est donc la situation sur place pour les sinistrés qui ont perdu leurs foyers ?

Il y a trois semaines jour pour jour, un double séisme détruisait une partie de la frontière turco-syrienne et causait la perte de 44.000 personnes, selon les dernières estimations. La terrible catastrophe naturelle a également détruit des villes qui parfois, faute d'être récupérables, doivent être complètement rasées pour être reconstruites. Plus de 150.000 bâtiments ont donc été rasés, alors que la Turquie n'en a toujours pas fini de faire état de l'ampleur des dégâts.

Deux millions de personnes réfugiées

D'après les autorités turques, près de deux millions de personnes se sont réfugiées hors des villes et provinces dévastées par le tremblement de terre. La ville d'Antioche ne laisse plus d'espoir pour retourner y habiter, tant les dommages sont importants, et peut désormais être qualifiée de ville fantôme. Entre les ruines, il ne reste que des patrouilles de soldats et de derniers habitants qui ne parviennent pas à quitter les lieux. Pour l'heure, ces rescapés logent dans des tentes ou dans des voitures, dans des conditions très précaires.

 

La Banque mondiale estime les dégâts à 34 milliards de dollars

Le tremblement de terre de 7,8 sur l'échelle ouverte de Richter et ses nombreuses répliques ont provoqué des dégâts d'une valeur dépassant les 34 milliards de dollars, a estimé lundi la Banque mondiale. Cette somme est l'équivalent de 4% du PIB du pays en 2021, précise l'institution, qui ajoute par ailleurs que l'estimation ne prend pas en compte les coûts de reconstruction, "potentiellement deux fois plus élevés" selon le communiqué, ni les conséquences sur la croissance turque à venir.

Face à ce désastre humanitaire, un grand mouvement de solidarité est né en Turquie où les citoyens collectent des fonds pour pallier les carences de l'État. Tous les corps n'ont pas été retrouvés après le funeste événement et les survivants se sentent lésés. En effet, le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan ressort très fragilisé par le funeste événement et espère reconstruire les régions touchées le plus vite possible, idéalement pour l'horizon 2024, en vue d'un éventuel nouveau mandat du président, prévu au printemps prochain.