Le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie a fait plus de 8.300 morts, selon de nouveaux bilans officiels. 1:36
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Rémy Trieau avec AFP , modifié à
Le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie a fait plus de 12.000 morts, selon de nouveaux bilans officiels. Des régions entières ont été ravagées par les secousses qui ont aussi fait des milliers de blessés et de sans-abri. Voici ce que l'on sait de la catastrophe.

Le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie a fait plus de 12.000 morts, selon de nouveaux bilans officiels. Des régions entières ont été ravagées par les secousses qui ont aussi fait des milliers de blessés et de sans-abri. Voici ce que l'on sait de la catastrophe.

Quand et où ?

La première secousse, d'une magnitude de 7,8, s'est produite à 04H17 locales (01H17 GMT). Elle est survenue dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 kilomètres environ à vol d'oiseau de la frontière syrienne et à une profondeur d'environ 17,9 kilomètres.

Le séisme a été ressenti jusqu'au Liban, à Chypre et dans le nord de l'Irak. Il a été suivi d'au moins 185 répliques, dont une de 7,5 à 10H24 GMT lundi, toujours dans le sud-est de la Turquie, à 4 kilomètres au sud-est de la ville d'Ekinozu. C'est le pire séisme en Turquie depuis celui du 17 août 1999 qui avait tué 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul.

Bilan humain provisoire

Plus de 12.000 personnes ont perdu la vie et des dizaines de milliers ont été blessées dans les deux pays, de nombreuses personnes restant piégées dans les décombres de milliers de bâtiments. Au moins 9.057 personnes ont été tuées dans le sud-est de la Turquie et 2.992 dans le nord de la Syrie.

Bilan matériel

Plusieurs sites archéologiques ont été touchés en Syrie et notamment la citadelle d'Alep, un joyau architectural de l'époque médiévale et sa vieille ville, classée en 2018 au patrimoine mondial en péril de l'Unesco, après des années de guerre civile.

En Turquie, le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait état de près de 3.000 immeubles effondrés dans sept différentes provinces - 2.834 selon l'AFAD, l'organisme public turc de gestion de catastrophes. Ont été touchées des villes comme Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diyarbakir, mais aussi Iskenderun et Adiyaman, où les hôpitaux publics se sont écroulés. Le séisme a aussi frappé le point de passage obligé pour l'aide humanitaire acheminée depuis la Turquie dans les zones rebelles syriennes, a indiqué l'ONU.

Aide internationale

À Antioche, dans le sud de la Turquie, l'une des villes les plus durement touchées par le séisme, de nombreux rescapés sont en colère contre le gouvernement turc. Ils ont passé les 24 premières heures de la catastrophe presque seuls. Les secours ont commencé à arriver en nombre mardi. "Je demande l'aide de l'État. Les gens sont restés bloqués, on n'a pas pu les sauver. Depuis deux jours, nous sommes dehors et personne ne s'en préoccupe ! On n'a plus rien, on a sauvé nos vies, Dieu merci mais qu'il trouve une solution, ça suffit !", témoigne une rescapée d'Antioche au micro d'Europe 1.

Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide, qui doit commencer à arriver mardi en Turquie avec les premières équipes de secouristes. L'Union européenne a mobilisé pour la Turquie 1.185 secouristes et 79 chiens de recherche, envoyés par 19 Etats membres. En Syrie, l'UE collabore avec ses partenaires humanitaires et finance des opérations d'aide. Malgré l'invasion russe, l'Ukraine va envoyer 87 secouristes en Turquie.

Les Etats-Unis ont promis environ 160 secouristes et Pékin a annoncé mardi une aide de 5,9 millions de dollars, incluant des secouristes spécialisés en milieu urbain, des équipes médicales et du matériel d'urgence. Les Emirats arabes unis ont promis 100 millions de dollars d'aide et l'Arabie Saoudite, qui n'entretient plus de liens avec le régime de Damas depuis 2012, a annoncé la création d'un pont aérien avec les deux pays.

La Russie a promis aux autorités de Damas des équipes de secours "dans les prochaines heures". Plus de 300 militaires russes apportent déjà leur aide sur place, selon l'armée. La Suède a aussi promis de soutenir la Turquie, en dépit des tensions bilatérales. Israël a annoncé avoir "approuvé" l'envoi d'aide à la Syrie, après une demande de Damas reçue via des canaux "diplomatiques", les deux pays n'ayant pas de relations officielles. Le Maghreb s'est mobilisé avec des équipes de secours envoyées notamment d'Algérie et de Libye, Tunis ayant ordonné l'envoi de 14 tonnes de couvertures et de produits alimentaires.