Syrie, familles de djihadistes crédit : SYRIAN DEMOCRATIC FORCES / AFP - 1280 1:36
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Gwendoline Debono, édité par Marthe Ronteix
Le territoire du groupe État islamique en Syrie ne cesse de se réduire. Alors les familles évacuent et les derniers djihadistes se rendent aux forces kurdes avant que celles-ci ne passent à l'offensive. L'envoyée spéciale d'Europe 1 s'est rendue auprès de ces familles. 
REPORTAGE

Dans l'Est de la Syrie, les forces kurdes sont en train d'éliminer les ultimes poches de résistance du groupe État islamique, qui voit son "califat" autoproclamé se réduire comme peau de chagrin. Mais avant de passer à l'offensive, elles laissent le temps aux familles de djihadistes d'évacuer. L'envoyée spéciale d'Europe 1 Gwendoline Debono s'est rendue à la frontière entre la Syrie et l'Irak pour rencontrer ces femmes. 

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"Je voudrais retourner à Raqqa". C'est donc à ça que ressemble la défaite. En plein milieu du désert, une centaine de femmes en niqabs noirs sont assises sur le sol rocailleux avec leurs enfants. Ce sont les épouses des djihadistes qui, eux, se battent dans les deux derniers villages encore sous leur contrôle. Tout juste évacuées du front, elles n'ont pas de mots assez durs pour la coalition et ses avions que l'on entend en permanence dans le ciel.

"Ils ne bombardaient pas que des combattants mais tout le monde, tout le temps, les enfants, les femmes… Tous les jours c'étaient des avions, des avions et encore des avions", raconte l'une de ces femmes au micro d'Europe 1. "Avant qu'ils ne bombardent, on avait tout : de la nourriture, des médecins, des écoles. On vivait bien. Je voudrais retourner à Raqqa", regrette une autre. Elle ne retournera pourtant pas dans l'ancien fief du groupe État islamique. Les femmes montent dans des camions qui les conduisent dans des camps de réfugiés.

Les derniers djihadistes se rendent aux forces kurdes. À l'écart, des hommes sont photographiés par les renseignements kurdes. Ce sont des djihadistes qui se sont rendus. Il y a des Russes, des Irakiens, des Turcs et c'est comme cela tous les jours. "Là on a un Bangladais et un Hollandais avec son épouse britannique", décrit Mohamed, le responsable de la zone. "Hier [jeudi], c'étaient des Français. Depuis un mois, nous avons plusieurs groupes qui sortent comme ça, très nombreux. Mais la bataille touche à sa fin et les groupes sont moins importants." Il ne sera bientôt plus possible d'évacuer les villages, assure un commandant. Les djihadistes qui choisissent de rester vivent leurs dernières heures.