Règles strictes sur le regroupement familial, «zéro demandeur d'asile»... La politique migratoire du Danemark fait ses preuves et s'exporte
Ce jeudi, Paris et Londres ont conclu un accord politique sur la question migratoire sur la base d'un modèle "un pour un". Mais d'autres pays européens ont aussi leur modèle et en la matière, le Danemark n'a plus de tabou : le pays a mis en place l'un des politiques migratoires les plus strictes du continent. Un modèle qui fait ses preuves et qui s'exporte.
En visite officielle en Angleterre, Paris et Londres ont signé un accord sur la question migratoire sur la base du modèle "un pour un". Un migrant entré illégalement au Royaume-Uni est échangé avec la France contre un individu qui pourra venir au Royaume-Uni via un itinéraire légal. Mais en matière de politique migratoire, celui du Danemark a fait ses preuves.
"Les critères du regroupement familial sont beaucoup plus stricts au Danemark qu'en France"
L'objectif du gouvernement danois, en place depuis 2019, est celui du "zéro demandeur d'asile". Leur nombre a été divisé par dix, ces dix dernières années avec l'adoption de mesures qui ont rendu le pays moins attractif pour eux, comme l'explique Nicolas Pouvreau-Monti, directeur de l'Observatoire de l'Immigration et de la Démographie.
"Je pense à ce qu'on a appelé la loi dit 'Bijoux', le fait que les objets de valeur des personnes qui viennent demander l'asile puissent être saisis afin de financer l'instruction de leur dossier. Et sur l'immigration familiale, typiquement les critères du regroupement familial sont beaucoup plus stricts au Danemark qu'en France".
"Nous devons renforcer nos frontières extérieures"
Le modèle s'est exporté ces dernières années dans certains pays comme la Suède. Et Copenhague compte bien vanter les mérites de sa politique au reste de l'Europe ces six prochains mois car elle préside, depuis le 1er juillet, le Conseil de l'Union européenne.
Cette semaine, la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, donnait le ton devant le Parlement européen : "Nous devons renforcer nos frontières extérieures, réduire l'afflux de migrants en Europe, contribuer à la stabilisation des pays voisins et rendre le processus de retour plus rapide et plus efficace".
Lors de cette présidence, le Danemark pourrait inciter la Commission européenne à adopter un règlement favorisant les expulsions de clandestins ou encore l'externalisation des demandes d'asile.