Réfugiés : un fonds de 3 milliards d'euros pour la Turquie

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avec AFP , modifié à
L'Union européenne a donné son accord sur le financement d'un fonds de 3 milliards d'euros pour aider la Turquie à faire face au flot de réfugiés.

L'UE a approuvé mercredi les modalités du financement d'un fonds d'aide de trois milliards d'euros destiné aux 2,5 millions de réfugiés syriens vivant en Turquie, promis en contrepartie de l'aide d'Ankara pour freiner les flux migratoires vers l'Europe.

Accès à la santé et à l'éducation. Cet accord des 28 Etats membres de l'Union européenne, bloqué depuis des semaines par l'Italie, intervient in extremis, quelques heures avant l'ouverture d'une importante conférence de donateurs pour la Syrie à Londres. "L'argent que nous mettons sur la table va directement bénéficier aux réfugiés syriens en Turquie. Il aidera notamment à améliorer leur accès à l'éducation et à la santé", a expliqué dans un communiqué le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans.

Le contentieux avec l'Italie réglé. Le fonds doit être financé pour deux milliards d'euros par les Etats membres et pour un milliard par le budget de l'UE. L'Italie bloquait depuis des semaines la mise en place de ce volet crucial de l'accord entre l'UE et Ankara conclu fin novembre pour amener la Turquie à mieux endiguer l'afflux de migrants. Le contentieux avait même figuré tout en haut de l'agenda de la rencontre entre le Premier ministre italien Matteo Renzi et la chancelière allemande vendredi dernier à Berlin. Angela Merkel en avait profité pour appeler, aux côtés de Matteo Renzi, à une mise en oeuvre "urgente" de ce fonds, alors que les flux de migrants quittant les côtes turques pour la Grèce ne montrent aucun signe d'essoufflement.

L'engagement sur le PIB revu. Selon plusieurs sources diplomatiques à Bruxelles, Rome demandait des garanties à la Commission européenne afin d'éviter que sa contribution au fonds ne vienne alourdir son déficit, qui doit rester sous la barre des 3% du Produit intérieur brut (PIB) en vertu du Pacte de stabilité et de croissance européen. L'Italie semble avoir obtenu gain de cause puisqu'une mention explicite en ce sens figure dans les "termes de référence" du fonds de trois milliards. Ce texte prévoit que "la Commission européenne déclare que les contributions nationales (...) ne seront pas prises en compte pour le calcul du déficit d'un Etat membre au titre du Pacte de stabilité et de croissance", a affirmé une source diplomatique.